Mémoire

Les cheminots résistants en Alsace : la figure de Georges Wodli (15 juillet 1900 – 1er avril 1943)

Georges Wodli (15 juillet 1900 – 1er avril 1943) Georges Wodli, cheminot alsacien, n’a pas vu la libération de Strasbourg. Il reste l’une des figures les plus importantes de la résistance intérieure cheminote et du Parti communiste français.  Fils de cheminot, George Wodli est mobilisé à 18 ans dans la marine allemande au début de […]

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Georges Wodli (15 juillet 1900 1er avril 1943)

Georges Wodli. Coll. IHS-CGT cheminots, 15 Fi 2.

Georges Wodli, cheminot alsacien, n’a pas vu la libération de Strasbourg. Il reste l’une des figures les plus importantes de la résistance intérieure cheminote et du Parti communiste français. 

Fils de cheminot, George Wodli est mobilisé à 18 ans dans la marine allemande au début de la Première Guerre mondiale. Il prend part à un soulèvement spartakiste à Kiel. À la fin de la guerre, rentré à Bischheim dans une Alsace redevenue française, il reprend sa place d’ajusteur aux ateliers du matériel de Bischheim du nouveau réseau d’Alsace et de Lorraine. 

À la fin de son service militaire en 1922, il adhère à la Section française de l’Internationale communiste (SFIC) et entre en 1930 au bureau de la Région d’Alsace-Lorraine du Parti communiste. La même année, il entreprend un voyage en URSS, et devient également secrétaire général de l’Union des cheminots d’Alsace-Lorraine à la CGTU, puis à la CGT réunifiée. Dès 1933, il milite contre la montée du fascisme notamment en aidant la résistance des communistes allemands. II est également membre du comité central du PCF de 1932 à 1937. 

Mobilisé et fait prisonnier, il s’évade en 1940 ce qui lui vaut une condamnation par contumace pour désertion. 

Le PCF étant interdit, il est chargé de coordonner les communistes de la zone annexée (Alsace-Moselle) et revient en Alsace en 1941, sous le pseudonyme de « Jules ». Il devient le délégué interrégional du comité central clandestin pour l’Alsace et la Lorraine. Avec ses adjoints Georges Mattern, lui aussi ajusteur à Bischheim, et Jean Burger, il dirige un réseau du groupe Mario qui organise la résistance en Moselle : sabotage de l’exploitation ferroviaire, passages clandestins des frontières, évasions, diffusion de tracts, édition bilingue clandestine de L’Humanité. 

Georges Wodli est arrêté en 1941, interrogé et incarcéré avant d’être transféré en janvier 1943 au camp de « sécurité » de Schirmeck, en Alsace annexée, où il est mis au secret ; il est torturé au siège de la Gestapo à Strasbourg. Exécuté ou mort de ses blessures – les circonstances de sa mort ne sont pas élucidées –, il est reconnu « mort en déportation » et fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume avec le grade de sous-lieutenant et décoré de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille de la Résistance. Il est le symbole de la résistance communiste et de la résistance des cheminots en Alsace-Lorraine.

 

Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives du personnel, Béziers, MIC2000 004537

 

Acte de naissance de Georges WODLI, AD 67, registre des actes de naissance de la commune de Schweighouse-sur-Moder, côte 4E 468-6

 

Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives du personnel, Béziers, 1999 005 EST 0084 006

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