Mémoire

BOURGEOIS Pierre

Né le 7 avril 1896 à Abbaretz (Loire-Inférieure) Mort en déportation le 24 août 1944 à Buchenwald (Allemagne). Pierre Bourgeois est le fils de Jean Bourgeois et de Jeanne Lebreton. Appelé au service militaire en 1915, il combat durant toute la Première Guerre mondiale et n’est démobilisé qu’en octobre 1919. En mai 1920, il entre […]

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Né le 7 avril 1896 à Abbaretz (Loire-Inférieure)
Mort en déportation le 24 août 1944 à Buchenwald (Allemagne).

Pierre Bourgeois est le fils de Jean Bourgeois et de Jeanne Lebreton. Appelé au service militaire en 1915, il combat durant toute la Première Guerre mondiale et n’est démobilisé qu’en octobre 1919. En mai 1920, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans comme auxiliaire. Il est titularisé en mai 1921 et devient cantonnier à Chantenay (Loire-Inférieure), près de Nantes, où il habite avec son épouse, Marie-Louise Blais, blanchisseuse. Ensemble, ils ont deux enfants : Odette, née en novembre 1924, et Jean, né en avril 1927. Militant communiste, Pierre Bourgeois est membre du syndicat unitaire des cheminots.Durant l’Occupation, il fabrique et distribue des tracts. Il assure aussi des liaisons avec le groupe FTP de la gare de Nantes-Blottereau. En décembre 1942, la mairie de Nantes et la police française reçoivent une lettre anonyme dénonçant ses activités. Le 31 du mois, le domicile de Pierre Bourgeois est perquisitionné et il est arrêté, accusé de détention de machine à écrire, de confection et distribution de tracts, ainsi que de sabotage de matériel ferroviaire.

Le 15 avril 1943, il est condamné par la section spéciale de la cour d’appel de Rennes à deux ans de prison et 1 200 F d’amende. Il est incarcéré successivement dans les prisons françaises de Nantes, Vitré, Poissy, Melun, Châlons-sur-Marne. Au printemps 1944, à leur demande, il est livré aux Allemands et conduit au camp de Compiègne, où il reçoit le numéro 33458.

Sa déportation est déjà décidée. Aussi part-il rapidement, dès le 12 mai 1944, dans un important convoi de 2 073 hommes qui prend la direction du camp de concentration de Buchenwald. Immatriculé 51343 le 14, Pierre Bourgeois y meurt le 24 août 1944, lors d’un raid aérien allié qui vise et détruit l’usine d’armement de la Gustloff, installée à côté du camp.

La mention « Mort pour la France » a été apposée sur son acte de décès et il reçoit en 1963 le titre de Déporté résistant. Son nom figure sur la plaque de la gare de Nantes.

Guillaume Quesnée, Carlos Fernandez

Sources : SHD DAVCC, 21 P 429368 ; AD Loire-Atlantique, 1693 W 109, 1694 W 44 ; RM ; CGC ; FMD ; DBMOF ; Notre métier (magazine interne de la SNCF), n° 82.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

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