Mémoire

BOISSARD André

Né le 7 janvier 1910 à Athis-Mons (Seine-et-Oise) – Mort en déportation le 1er juin 1944 à Gusen (Autriche). Fils de Jean Boissard et de Louise Chapdeville, André Boissard est titulaire du certificat d’études primaires élémentaires. Le 20 février 1928, il épouse Fernande Savignac, avec laquelle il aura deux fils : Raymond (1928) et Denis […]

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Né le 7 janvier 1910 à Athis-Mons (Seine-et-Oise) – Mort en déportation le 1er juin 1944 à Gusen (Autriche).

Fils de Jean Boissard et de Louise Chapdeville, André Boissard est titulaire du certificat d’études primaires élémentaires. Le 20 février 1928, il épouse Fernande Savignac, avec laquelle il aura deux fils : Raymond (1928) et Denis (1929). Il effectue son service militaire du 15 avril 1931 au 9 avril 1932. Après avoir été mécanicien automobile, André Boissard entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 21 septembre 1936, comme manœuvre à l’essai au dépôt de Limoges (Haute-Vienne). Le 15 février suivant, il devient ouvrier ajusteur-mécanicien à l’essai, puis ouvrier ajusteur au service Matériel et Traction le 21 septembre 1937. Mobilisé le 27 août 1939, il reprend son service le 15 juillet 1940 et passe élève mécanicien le 1er mars 1942 au dépôt de Limoges, où il réside au 135, avenue Aristide-Briand, près des voies de chemin de fer.

Avant la guerre et jusqu’à sa dissolution en 1939, il appartient à la cellule des cheminots du parti communiste. Ses opinions politiques sont à l’origine de son arrestation, à Limoges, à la fin du mois de juin 1941, pour reconstitution d’un parti dissous. Le 16 juin, il avait fait l’objet d’une mesure d’internement de six jours au camp de Saint-Paul-d’Eyjeaux. Le 23 septembre suivant, la section spéciale du tribunal militaire de Périgueux prononce son acquittement. Il reste cependant sous la surveillance des autorités et, le 24 juillet 1942, la police judiciaire procède à une perquisition de son domicile, car, répondant à l’appel diffusé sur Radio-Londres, il a participé à la manifestation du 14 Juillet. Outre ses activités de distribution de tracts et de documents du Front national, il aurait été l’initiateur de groupes de sabotage parmi les cheminots de la région de Limoges, sous les ordres d’Émile Planteligne, qui aide à la formation de groupes FTP dans le secteur. Le 2 mars 1943, il est arrêté chez lui par les autorités allemandes qui, à ce moment-là, multiplient les arrestations d’hommes connus comme étant des opposants politiques ou suspectés de l’être, afin d’atteindre les objectifs du décret Meerschaum (« Écume de mer »). Cette opération vise l’internement dans les camps de 35 000 hommes « aptes au travail » afin qu’ils travaillent jusqu’à la mort pour l’économie de guerre du Reich. Incarcéré au petit séminaire à Limoges, André Boissard est ensuite emmené au Frontstalag 122 de Compiègne-Royallieu, avec le cheminot Jean Chabaud, interpellé le 3 mars. Le matricule 11409 lui est alors attribué. Le 16 avril, accompagné de Jean Chabaud et d’un autre agent de la SNCF, Jean Saintecatherine, il quitte le camp de l’Oise dans le premier convoi massif, de près de 1 000 hommes, parti de France vers Mauthausen. Arrivé le 18 avril 1943, il est enregistré sous le matricule 26877. Après une période de quarantaine, il est envoyé à Gusen le 10 mai 1943 (mat. 69 puis 47516). Il y meurt le 1er juin 1944.

André Boissard a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de Déporté résistant le 15 décembre 1967. Son nom figure sur le monument du dépôt et est reprise que la plaque commémorative dans le hall de la gare de Limoges-Bénédictins.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; 1998/024/ATDIV/56/3 ; 2001/001/ATDIV/95/16 ; D00065468, B00006718 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 427640, MA 7/6, 7/11, 26/13, 26/9, 11/4, 26/7, 19/4 ; Archives privées P. S. Choumoff ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

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