Né le 24 septembre 1896 à Saint-Sulpice-Laurière (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 15 avril 1945 à Sandbostel (Allemagne).
Gaston (Léonard) Couty est ouvrier ajusteur lorsqu’il est mobilisé dans l’infanterie, en avril 1915. Il termine le conflit avec le grade de sergent, décoré de la Croix de guerre avec une citation. Démobilisé en février 1919, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans, au service de la Traction du dépôt de Saint-Sulpice-Laurière. Il s’est marié le 11 septembre 1920 à Marie-Louise Germain ; leur fille Odile naît le 31 mai 1921. Nommé chauffeur de route en juillet de la même année, il devient ensuite mécanicien de route. Différentes affectations jalonnent sa carrière : Savenay, de nouveau Saint-Sulpice, puis Brive-la-Gaillarde (Corrèze) et, enfin, Limoges (Haute-Vienne) en mars 1924. À partir de février ou d’octobre 1943, Gaston Couty fournit à la Résistance des renseignements sur le trafic ferroviaire ennemi, participe à des sabotages et facilite les passages clandestins de la ligne de démarcation. À la suite de la destruction du transformateur du dépôt central de Limoges, plusieurs résistants sont arrêtés, dont Henri Lavergne et Marie Gache. Le 11 juin 1944, la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] interpelle Gaston Couty à son domicile, 46, rue du Grand-Treuil, à Limoges. Sans doute ignore-t‑il encore que la veille, sa fille unique Odette, âgée de 23 ans, institutrice à Oradour-sur- Glane, à péri brulée dans l’église avec une vingtaine de ses petits élèves au cours du massacre perpétré par les SS. Emprisonné à Limoges, il est ensuite transféré à Compiègne, puis déporté le 28 juillet 1944 à Neuengamme (mat. 39393) avant d’être envoyé au Kommando d’Osterort. Évacué, il meurt le 15 avril 1945 au camp mouroir de Sandbostel.
Grâce aux démarches entreprises par sa veuve Marie-Louise, le statut de Déporté résistant lui a été reconnu le 30 avril 1953. Porté sur le monument aux morts du dépôt de Limoges, le nom de Gaston Couty a été repris sur la plaque commémorative de la gare.
Stéphane Robine, Henri Dropsy
Sources : Archives SNCF, CXXV.2 118 LM 108/1 ; D00135275 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 439402 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.