Mémoire

ROIFFÉ Paul

Né le 20 février 1909 à Sousse (Tunisie) – Exécuté le 26 mars 1944 à Brantôme (Dordogne). Marié et père de trois enfants, Paul (Charles, Émile) Roiffé est manœuvre auxiliaire au service de la Voie et des Bâtiments de Limoges (Haute-Vienne), et demeure à Coussac-Bonneval. Il fait partie du réseau Alliance sous les pseudonymes de […]

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Né le 20 février 1909 à Sousse (Tunisie) – Exécuté le 26 mars 1944 à Brantôme (Dordogne).

Marié et père de trois enfants, Paul (Charles, Émile) Roiffé est manœuvre auxiliaire au service de la Voie et des Bâtiments de Limoges (Haute-Vienne), et demeure à Coussac-Bonneval. Il fait partie du réseau Alliance sous les pseudonymes de « Patrice » et de « Trébourda », en qualité d’agent de renseignements du secteur Tunnel. Une coupure de presse non datée parue a la Libération dans La Marseillaise indique également son appartenance aux MUR [Mouvements unis de la Résistance] comme « chef du service des sabotages Fer région de Limoges ». Le 4 ou le 6 février 1944, Paul Roiffé est arrêté à Bordeaux (Gironde) et interné à Limoges. Le 25 mars, alors qu’il est toujours détenu, un événement scelle son destin. Il se produit au nord de Brantôme, sur la route d’Angoulême, à proximité de l’embranchement de la nationale 675 qui mène à Nontron. Un groupe de résistants attaque une voiture allemande, dont plusieurs occupants sont touchés. La réaction de la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] est immédiate et impitoyable. Le 26 mars, 25 détenus de la prison de Limoges, dont Paul Roiffé, sont extraits de leur cellule, emmenés en autocar à Brantôme, au lieu-dit Les Fontaines noires, et exécutés sans jugement, avec un domestique de ferme pris sur les lieux. Le lendemain, 25 autres personnes emprisonnées à Limoges et à Périgueux sont exécutées dans les mêmes conditions à Sainte-Marie-de-Chignac. Dans les deux cas, beaucoup ont été choisies parce que juives.
Le nom de Paul Roiffé figure sur la plaque commémorative apposée en gare de Limoges, où il existe une allée Paul-Roiffé, sur le monument de la ville qui honore les victimes de la guerre 1939-1945, et sur celui de Brantôme.

Stéphane Robine

Sources : Archives SNCF, 118 LM 109/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 146140 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Amicale de l’Alliance, Mémorial de l’Alliance, 1947 ; F. Cordet, Carnets de guerre en Charente, 2004.

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