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Mémoire

SARRETTE Louis

Né le 16 octobre 1902 à Milhac-d’Auberoche (Dordogne) – Mort en déportation le 21 novembre 1944 à Melk (Autriche). Fils d’un sous-chef de brigade, Louis Sarrette entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 26 août 1918 comme auxiliaire stagiaire à Bergerac (Dordogne). Après avoir été titularisé le 1er septembre 1918, il part à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde) […]

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Né le 16 octobre 1902 à Milhac-d’Auberoche (Dordogne) – Mort en déportation le 21 novembre 1944 à Melk (Autriche).

Fils d’un sous-chef de brigade, Louis Sarrette entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 26 août 1918 comme auxiliaire stagiaire à Bergerac (Dordogne). Après avoir été titularisé le 1er septembre 1918, il part à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde) le 11 avril 1920, où il est d’abord stagiaire, puis élève-bureau à compter du 1er octobre 1920. À partir du 9 avril 1921, il occupe un emploi identique à Sainte-Foy-la-Grande et passe mineur facteur (employé commercial de moins de 21 ans) le 1er mai 1922. Le 7 novembre 1922, il démissionne pour effectuer son service militaire au 144e régiment d’infanterie jusqu’en mai 1924. Après avoir quitté l’armée, il est facteur mixte à l’essai à La Coquille (Dordogne), puis occupe le même poste à Donzenac (Corrèze) à partir du 24 mars 1925, avant de retourner à La Coquille un mois plus tard. Il passe facteur mixte le 3 juillet. Le 30 août 1927, il est muté dans le même emploi à Thiviers. Il rejoint Nexon (Haute-Vienne) le 19 mars 1935, ou il est nommé facteur enregistrant. Le 7 octobre 1937, il passe chef de gare intérimaire de 2e classe à Limoges avant de devenir sous-chef de cette gare (2e classe) le 22 décembre 1938. Le 27 décembre 1928, Louis Sarrette avait épousé Eugénie Bernard. Ils ont deux filles : Henriette, née le 30 janvier 1935, et Annette, le 11 février 1940. Fin 1941, il se met à distribuer des documents de propagande antiallemands. En novembre 1942, la résistance des cheminots de la gare de Limoges-Bénédictins puis des alentours s’organise sous la direction de Paul Vives-Caillat, dont Louis Sarrette devient l’adjoint. Responsable de la diffusion des tracts et de la presse clandestine, il fournit également des renseignements sur les mouvements ferroviaires et des indications pour les sabotages de voies. Le 31 janvier 1944, vers midi, deux civils sonnent au 23, rue Petiniaud-Dubos, domicile des époux Sarrette, situé à deux pas de la gare. Après être descendu pour ouvrir, Louis Sarrette remonte terminer son déjeuner sans s’occuper des deux hommes venus chercher le locataire du rez-de-chaussée. N’ayant pas trouvé l’homme qu’ils cherchaient, les inspecteurs allemands vont chez les époux Sarrette et constatent l’absence de Mme Sarrette sortie faire une course. Ils accusent son mari de l’avoir envoyée prévenir celui qu’ils étaient venus arrêter et l’arrêtent à son tour. Incarcéré à Limoges, Louis Sarrette est transféré le 9 mars 1944 à Compiègne-Royallieu, où les Allemands lui attribuent le no 29021. Le 6 avril, il est déporté à Mauthausen avec près de 1 500 hommes. Le 8 avril, il est immatriculé 63138 et, le 24, il fait partie du deuxième groupe de détenus envoyé vers le nouveau camp annexe de Melk, ouvert trois jours plus tôt. Ce site a été choisi comme lieu d’implantation d’un nouveau camp en raison notamment de son sous-sol qui sera à l’origine du nom de code du projet auquel travaillent les détenus : le projet Quarz. Ces derniers sont placés dans les bâtiments de la caserne von Birago. Dans ce camp, il est affecté à un poste de manœuvre (Hilfsarbeiter). Louis Sarrette est mort à Melk le 21 novembre 1944.

« Mort pour la France », il a obtenu le titre de Déporté résistant le 14 octobre 1954. Il est titulaire de la Médaille de la Résistance. Son nom a été porté sur la plaque de la gare de Limoges.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 109/2 ; 2005/028/ÉTAT/90/2 ; MIC 1998/4937 D00172672, B00013163 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 535886, LA 8538, MA 13/3, 16/2, 41/5, 36, 39/3, 21 P 1132 (registre matriculaire original du camp de Mauthausen) ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

SARRE Jean-Paul

Né le 22 janvier 1899 à Pierre-Buffière (Haute-Vienne) – Disparu en déportation en 1945 à Buchenwald (Allemagne). Ancien combattant volontaire lors de la Première Guerre mondiale, du 29 septembre 1916 au 29 septembre 1919, successivement au 1er zouaves et au 3e génie, Jean-Paul Sarre est auxiliaire à la Compagnie du Paris-Orléans à Limoges à partir […]

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Né le 22 janvier 1899 à Pierre-Buffière (Haute-Vienne) – Disparu en déportation en 1945 à Buchenwald (Allemagne).

Ancien combattant volontaire lors de la Première Guerre mondiale, du 29 septembre 1916 au 29 septembre 1919, successivement au 1er zouaves et au 3e génie, Jean-Paul Sarre est auxiliaire à la Compagnie du Paris-Orléans à Limoges à partir du 1er mars 1920, avant d’entrer véritablement dans la compagnie le 8 mai suivant comme homme d’équipe à l’essai en gare de Limoges-Bénédictins (Haute-Vienne). Le 2 août 1922, il est muté à Puy-Imbert (Haute-Vienne) et il ne revient à la gare de Limoges-Bénédictins que le 20 décembre 1934 comme facteur mixte [employé commercial], avant de passer facteur le 21 mars 1940. Secrétaire au bureau des sous-chefs de la gare de Limoges-Bénédictins, il est bien noté par ses chefs. Jean-Paul Sarre et sa femme Mathilde (née Chassaing), qu’il a épousée le 31 décembre 1921, ont trois enfants : Maurice (né le 22 septembre 1922), Simone (31 janvier 1925) et Jeanne (30 avril 1926). Avant guerre, il avait été secrétaire de la Ligue internationale des combattants de la paix pour la section de Limoges, mais il ne semblait plus avoir d’activité politique depuis le début des hostilités.

Depuis la fin de l’année 1942, Jean-Paul Sarre résiste dans l’un des groupes Fer de Paul Vives‑Caillat (responsable régional), distribuant du matériel et fournissant des renseignements sur les mouvements de l’ennemi. Le 7 mars 1943, vers 8 h 30, il est arrêté à son domicile de la rue Molière à Limoges par un civil et un militaire allemands qui auraient prétexté le besoin de le confronter avec un homme arrêté dans la nuit. Ce même jour, plusieurs autres habitants de la commune sont interpellés, dont le cheminot Jean Langlade. Après avoir été interné à la caserne du 6e cuirassiers, place Marceau à Limoges, il est transféré en train à Compiègne-Royallieu dans la nuit du 15 au 16 mars 1943, avec les personnes arrêtées le même jour que lui. Jean-Paul Sarre porte le no 12794. Le 26 mars, il est autorisé à écrire une carte à sa femme. Le 20 avril 1943, il est déporté à Mauthausen, dans un convoi de près de 1 000 hommes, dans le cadre de l’Aktion Meerschaum (écume de mer), qui a pour objectif la déportation de 35 000 hommes aptes au travail forcé. Il y est enregistré sous le matricule 28521. Le 15 juillet suivant, il est transféré au camp du Loibl Pass, où un premier groupe essentiellement composé de Français avait déjà été transféré le 2 juin lors de l’ouverture du camp. Répartis en deux camps implantés de part et d’autre du massif des Karawanken, les détenus travaillent au percement d’un tunnel routier pour le compte de la société Universale Hoch-und Tiefbau AG. Il y est autorisé à écrire une courte carte à son épouse. Après un an et demi passé au Loibl Pass, il est ramené au camp central le 17 novembre 1944, avant d’embarquer le 2 décembre 1944 dans un train conduisant 1 112 détenus à Auschwitz. En janvier 1945, alors que les troupes russes s’en approchent, Jean-Paul Sarre est transféré à Buchenwald, où il serait arrivé le 22 janvier 1945. Il aurait été admis au Block 51 puis au Block 28, et s’y serait encore trouvé le 7 avril 1945 d’après un relevé des fichiers du camp. Jean-Paul Sarre est ensuite porté disparu. « Mort pour la France », il a obtenu le titre de Déporté résistant le 11 février 1963. Il est titulaire de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre. Son nom est inscrit sur la plaque commémorative qui réunit les noms des agents de la SNCF des gares de Limoges, en gare de Limoges-Bénédictins.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 109/2 ; D00172659, B00013163 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 535885, 21 P 472525 (dossier de Jean Langlade), MA 7/11, 17/1 ; Archives privées P. S. Choumoff ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

SAINTECATHERINE Jean

Né le 28 mars 1889 à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 25 ou le 26 août 1943 à Wiener Neustadt (Autriche). Forgeron-charron de métier, Jean Saintecatherine entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 25 janvier 1919, comme ouvrier à l’entretien à la gare de Limoges-Bénédictins (Haute-Vienne), après avoir effectué deux ans de service […]

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Né le 28 mars 1889 à Saint-Laurent-sur-Gorre (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 25 ou le 26 août 1943 à Wiener Neustadt (Autriche).

Forgeron-charron de métier, Jean Saintecatherine entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 25 janvier 1919, comme ouvrier à l’entretien à la gare de Limoges-Bénédictins (Haute-Vienne), après avoir effectué deux ans de service militaire et avoir été mobilisé comme soldat de 2e classe du 2 août 1914 au 7 janvier 1919. Rayé des cadres pour faits de grève le 15 mai 1920, il travaille comme ouvrier forgeron chez plusieurs patrons de la région. Le 18 décembre 1933, il est réintégré à la compagnie et occupe alors un poste d’ajusteur-monteur au dépôt de Limoges, avant de rejoindre la gare de Limoges-Puy-Imbert le 1er septembre 1936, comme ouvrier ajusteur à l’entretien. Pendant l’Occupation, il est plus particulièrement employé à la préparation et à l’entretien des freins. Ancien militant très actif du parti communiste, il est bien noté par ses chefs, qui estiment qu’il a cessé toute activité politique. Ce passé l’amène toutefois à être interrogé le 11 octobre 1940, date à laquelle son domicile est perquisitionné. Il déclare alors avoir adhéré au parti socialiste en 1918 et avoir milité avec le parti communiste à partir de la scission intervenue au congrès de Tours en 1921. En 1928, il a été exclu de ce parti pour divergences de vue avec le secrétaire régional. Il a par la suite abandonné toute activité politique.

Après le décès de son épouse Catherine (née Maneix), Jean Saintecatherine s’était remarié le 17 juin 1922 avec Jeanne Pourçat. Avec elle, il a eu deux enfants : René (né le 8 janvier 1934) et Jacques (1er juin 1936). Il était déjà père de quatre enfants issus de son premier mariage : Rémy (né le 25 octobre 1913), cheminot à Argenton-sur-Creuse, Raymond (23 novembre 1916), Henri (8 avril 1923), auxiliaire à la gare de Limoges-Bénédictins, et Odette (22 février 1925), épouse de Paul Virandin, auxiliaire à la gare de Limoges-Puy-Imbert.

Avec d’autres cheminots de Limoges, il s’engage dans la Résistance et, sous les ordres d’André Boissard, il aide à la formation de groupes de sabotage. Le 2 mars 1943, il est arrêté à son domicile, tout proche de la gare, au 53, rue Jean-Dorat, à Limoges, par les autorités allemandes, qui procèdent à cette époque à de nombreuses arrestations d’hommes connus ou suspectés d’être des opposants politiques, en vue d’atteindre les objectifs fixés par le décret Meerschaum (écume de mer), qui prévoit la déportation dans les camps de concentration de 35 000 détenus « aptes au travail ». D’abord interné au petit séminaire à Limoges, Jean Saintecatherine est ensuite emmené à Compiègne-Royallieu (no 11450). Le 11 mars 1943, il écrit pour la dernière fois à sa famille. Le 16 avril, il est déporté dans le premier convoi massif de près de 1 000 hommes dirigé vers Mauthausen, en compagnie d’André Boissard et du cheminot Jean Chabaud. Le 18 avril 1943, il y est enregistré sous le matricule 26855. Après une période de quarantaine, il est transféré le 10 mai 1943 vers le camp annexe de Gusen où, devenu le matricule 109, il est affecté comme spécialiste (Facharbeiter) à la production d’armes pour le compte de la firme Steyr-Daimler-Puch AG (Rüstung Steyr). Il reste à Gusen jusqu’au 2 août. Ramené à Mauthausen, il est transféré à Wiener Neustadt, où les détenus travaillent à la production d’armes balistiques au bénéfice de la firme Rax. Jean Saintecatherine y meurt le 25 ou le 26 août 1943, des conditions de détention qu’il a endurées depuis son arrestation.

Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et le titre de Déporté résistant le 27 octobre 1955. La SNCF a inscrit son nom sur le monument de la gare de Limoges-Bénédictins.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 109/2 ; 303 LM 015/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 537957, MA 7/11, 7/12, 7/15, 11/3, 41/3, 7/12, 42/3, 26 P 2274 (Häftling Personalkarte) ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

QUINTON Marcel

Né le 13 novembre 1892 à Tours (Indre-et-Loire) – Mort avant son rapatriement le 25 mai 1945 à Schwerin (Allemagne). Marcel Quinton se marie en 1917 à Yvonne Bergeot. Ils auront deux enfants. En janvier 1919, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans, dont il ne tarde pas à être renvoyé en raison de ses […]

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Né le 13 novembre 1892 à Tours (Indre-et-Loire) – Mort avant son rapatriement le 25 mai 1945 à Schwerin (Allemagne).

Marcel Quinton se marie en 1917 à Yvonne Bergeot. Ils auront deux enfants. En janvier 1919, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans, dont il ne tarde pas à être renvoyé en raison de ses activités politiques. Il est en effet un actif militant communiste : secrétaire de la section de Joué-les-Tours (1922) et membre de la commission exécutive de la fédération d’Indre-et-Loire. Il fait aussi acte de candidature lors des élections : aux législatives de 1924 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan et aux cantonales de 1925 dans le canton de Tours-Nord. Le mois de juin 1925 coïncide avec sa première arrestation pour ses prises de position contre la guerre du Rif. Sa situation personnelle devient rapidement précaire, puisqu’il est renvoyé de plusieurs entreprises et refusé par d’autres. Esprit indépendant et déterminé, Marcel Quinton s’oppose, sur des questions de temps de travail, au maire communiste de Saint-Pierre-des-Corps qui l’avait recruté comme cantonnier. Renvoyé puis réintégré avec l’appui du parti, il est cependant exclu de celui-ci en avril 1934 pour « usurpation de fonctions » : il s’est fait passer pour un gendarme afin de dénoncer une affaire de corruption mettant en cause un élu municipal de Tours, militant socialiste. Par la suite, Quinton collabore au Réveil, journal socialiste. Il est finalement réintégré au chemin de fer en 1932, comme mécanicien au dépôt de Limoges. Mais la signature du pacte germano-soviétique et l’interdiction des organisations communistes qui en découle entraîne son licenciement le 1er novembre 1940, « pour menées antinationales », indique la SNCF, précisant qu’il est « surveillé de très près par la police ». Il continue son activité pour le parti en rejoignant le Front national et en distribuant tracts et journaux clandestins. Il est ensuite versé dans un groupe FTP, avec lequel il procède à des sabotages ferroviaires. Marcel Quinton est arrêté par la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] à Limoges, sans doute chez lui, rue Aristide-Briand, le 1er mars 1943. Placé en détention de sécurité, il est transféré à Compiègne-Royallieu. Il est déporté le 21 mai 1944 au camp de concentration de Neuengamme (mat. 31872) puis affecté au Kommando de Fallersleben-Laagberg, au nord-est de Brunswick. En février 1945, il est envoyé dans celui de Wöbbelin, au nord de Ludwigslust. Il y survit jusqu’aux évacuations d’avril 1945, pour être finalement libéré le 2 mai. Mais, très affaibli, il s’éteint à l’hôpital de Schwerin le 25 mai 1945 avant d’avoir pu être rapatrié.

Le titre de Déporté résistant lui a été attribué le 1er février 1956. La SNCF rappelle la mémoire de Marcel Quinton, mécanicien de route, au monument aux morts du dépôt de Limoges et en gare de Limoges-Bénédictins.

Stéphane Robine, Hervé Barthélémy

Sources : Archives SNCF, 118 LM 121/4 ; 118 LM 108/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 528670 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation ; Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier.

Mémoire

PIOT Charles

Né le 18 septembre 1908 à Bois-Colombes (Seine) – Mort en déportation le 28 mars 1945 à Hanovre (Allemagne). Charles Piot se marie avec Lucienne Thomas en 1927. Un enfant naît trois ans plus tard. Il entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 16 mai 1936 comme auxiliaire à Limoges au service Matériel et Traction, […]

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Né le 18 septembre 1908 à Bois-Colombes (Seine) – Mort en déportation le 28 mars 1945 à Hanovre (Allemagne).

Charles Piot se marie avec Lucienne Thomas en 1927. Un enfant naît trois ans plus tard. Il entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 16 mai 1936 comme auxiliaire à Limoges au service Matériel et Traction, où il fait toute sa carrière et où il réside au 9, rue de Strasbourg. Au printemps 1944, il est devenu ouvrier de première classe au service électrique. Il a alors rejoint un groupe FTP, avec lequel il participe à plusieurs sabotages. C’est à la suite d’une nouvelle action qu’il est arrêté le 2 mai 1944 à La Souterraine. D’abord incarcéré à Limoges, il est placé en détention de sécurité et transféré à Compiègne-Royallieu, préalable à sa déportation le 4 juin au camp de concentration de Neuengamme (mat. 33511). Après la quarantaine, il est affecté au Kommando de Stöcken, au nord-ouest d’Hanovre. Il y meurt le 28 mars 1945, du fait des conditions de détention qu’il a dû subir.

Inscrit sur la plaque commémorative de la gare de La Souterraine, son nom est rappelé également en gare de Limoges-Bénédictins.

Stéphane Simonnet, Hervé Barthélémy

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; 2001/001/ATDIV/355/29 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 481281 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

PACHOT André

Né le 31 mars 1907 à Saint-Quentin (Aisne) – Mort en déportation le 20 novembre 1944 à Sachsenhausen (Allemagne). Après son service militaire au 110e régiment d’infanterie, André Pachot entre à la Compagnie de l’Est au service Voie et Bâtiments, le 1er octobre 1930, et affecté à Courcelles, Hagondange, Uckange puis Sarreguemines. Il s’est marié […]

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Né le 31 mars 1907 à Saint-Quentin (Aisne) – Mort en déportation le 20 novembre 1944 à Sachsenhausen (Allemagne).

Après son service militaire au 110e régiment d’infanterie, André Pachot entre à la Compagnie de l’Est au service Voie et Bâtiments, le 1er octobre 1930, et affecté à Courcelles, Hagondange, Uckange puis Sarreguemines. Il s’est marié en 1929 à Marcelle Wollert, avec qui il aura trois enfants : une fille (née en 1929) et deux fils (en 1930 et 1932). Expulsée d’Alsace-Lorraine en août 1940, la famille Pachot s’installe à Limoges, où André devient contrôleur adjoint au service électrique. Il est ensuite muté à La Souterraine, dans la Creuse. Il choisit en février 1943 d’entrer dans la Résistance et de rejoindre une compagnie FTP. Avec son groupe, qui comprend au moins six camarades cheminots, il opère plusieurs sabotages sur les voies ferrées. L’organisation est démantelée par la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] le 2 mai 1944 après une nouvelle action. Interné à la prison de Limoges, André Pachot est placé en détention de sécurité et transféré à Compiègne-Royallieu. Il est déporté au camp de concentration de Neuengamme le 4 juin 1944. Après une quarantaine, il est transféré en juillet à Sachsenhausen (mat. 84821). Son état de santé se dégrade rapidement ; il s’éteint le 20 novembre 1944 au Revier [infirmerie du camp], victime de phlegmons. « Mort pour la France », le titre de Déporté résistant lui est attribué en décembre 1952. La SNCF rappelle la mémoire d’André Pachot dans sa gare d’origine, à Sarreguemines, mais aussi à La Souterraine et à la gare de Limoges, où sont honorés les agents de tout l’arrondissement.

Stéphane Simonnet, Hervé Barthélémy

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; D00069681, B00006886 ; 2005/028/ÉTAT/86/7 ; MIC 1957/5913 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 481280 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

NADAUD Pierre

Né le 16 octobre 1907 à Périgueux (Dordogne) – Mort en déportation le 15 mars 1944 à Drutte (Allemagne). Pierre (Robert, Jean-Baptiste) Nadaud est le fils de Prosper Nadaud et de Marie Arlie. En juillet 1932, il épouse à Tours Suzanne Galard, avec qui il aura un fils, Jean, né en décembre 1942. Il participe […]

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Né le 16 octobre 1907 à Périgueux (Dordogne) – Mort en déportation le 15 mars 1944 à Drutte (Allemagne).

Pierre (Robert, Jean-Baptiste) Nadaud est le fils de Prosper Nadaud et de Marie Arlie. En juillet 1932, il épouse à Tours Suzanne Galard, avec qui il aura un fils, Jean, né en décembre 1942. Il participe à la campagne de 1939-1940, à l’issue de laquelle il est fait prisonnier de guerre. Il s’évade le 22 octobre 1941 et reprend son poste. Le 9 juin 1930, après une formation d’apprenti à Limoges (1922-1925) qui en avait fait un forgeron, Pierre Nadaud était entré à la Compagnie du Paris-Orléans. Devenu sous l’Occupation intérimaire de traction à Limoges (Haute-Vienne), il assurait la permanence du service de la Traction au poste de commandement de l’exploitation de la ligne Paris-Toulouse entre Vierzon et Brive. Au printemps 1943, il entre en résistance. Il collecte de nombreux renseignements qu’il transmet notamment à un groupe FTP pour qu’il commette des sabotages sur les lignes à haute tension. Il renseigne aussi ses contacts sur les trains, leurs chargements, leurs itinéraires et les horaires. Le 24 novembre 1943, Pierre Nadaud est arrêté dans son bureau de Limoges, à la suite d’une lettre adressée à son beau-frère et interceptée par la censure allemande, qui le compromet. Interrogé et torturé, il ne révèle rien de ses activités clandestines. Incarcéré à la prison de Limoges, il est placé en détention de sécurité et transféré à Compiègne-Royallieu (no 23947). Le 22 janvier 1944, il est déporté avec plus de 2 000 hommes au camp de concentration de Buchenwald. Dès février 1944, il est transféré à Neuengamme et placé au travail forcé au Kommando de Drutte. Selon les témoignages, il tombe malade au début du mois de mars et est admis au Revier [infirmerie du camp]. Pierre Nadaud meurt le 15 mars 1944 d’un phlegmon et d’une septicémie.

« Mort pour la France », le titre de Déporté résistant lui est attribué en 1951. Son nom, porté sur le monument aux morts du dépôt de Limoges, est repris en gare de Limoges-Bénédictins.

Guillaume Quesnée, Henri Dropsy

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; LM 092/2 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 519552 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

MAYADOUX Armand

Né le 15 janvier 1909 à Limoges (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 14 décembre 1944 à Bremen-Osterort (Allemagne). Armand (Gaston) Mayadoux travaille pendant plus de vingt ans chez un artisan fabricant de talons de chaussures, à Limoges. Le 16 février 1944, il est embauché comme manœuvre auxiliaire au service Traction, au dépôt de la […]

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Né le 15 janvier 1909 à Limoges (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 14 décembre 1944 à Bremen-Osterort (Allemagne).

Armand (Gaston) Mayadoux travaille pendant plus de vingt ans chez un artisan fabricant de talons de chaussures, à Limoges. Le 16 février 1944, il est embauché comme manœuvre auxiliaire au service Traction, au dépôt de la ville. Il habite au 56, rue de Bellac, avec sa mère, dont il s’occupe. Depuis novembre 1943, il a rejoint la Résistance, avec des collègues cheminots – il sera affilié après la guerre à Résistance-Fer. Il fournit des renseignements sur les transports ennemis et il sabote des locomotives. Il est arrêté par la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] le 11 juin 1944 en raison de cette activité. Interné à Poitiers, placé en détention de sécurité, il est transféré à Compiègne-Royallieu et rapidement déporté le 28 juillet au camp de concentration de Neuengamme (mat. 39506). Placé au travail forcé au Kommando de Bremen-Osterort, où les détenus travaillent à la construction d’une base sous-marine, il y meurt le 14 décembre 1944.

On peut lire son nom, qui figure aussi sur le monument aux morts du dépôt, sur la plaque commémorative apposée en gare de Limoges-Bénédictins. Le titre de Déporté résistant lui est attribué le 18 août 1952.

Stéphane Robine, Hervé Barthélémy

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 514614 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

Mémoire

LAVERGNE Henri

Né le 2 mai 1896 à Nedde (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 20 mars 1945 à Neu-Stassfurt (Allemagne). Le 8 juin 1944, vers 17 heures, la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] fait irruption dans le dépôt de Limoges à la suite d’un sabotage. Camille Michel est mortellement blessé par balles, […]

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Né le 2 mai 1896 à Nedde (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 20 mars 1945 à Neu-Stassfurt (Allemagne).

Le 8 juin 1944, vers 17 heures, la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] fait irruption dans le dépôt de Limoges à la suite d’un sabotage. Camille Michel est mortellement blessé par balles, un apprenti est atteint au bras. Les agents de l’atelier et des bureaux, y compris les femmes, sont rassemblés et descendus dans la fosse du chariot transbordeur. Un membre de la Sipo-SD muni d’une liste appelle plusieurs noms, sans résultat, puis demande à consulter la feuille de service. À 18 heures 30, les Allemands se retirent en emmenant notamment le chef de dépôt, M. Lespes. Absents lors de la rafle mais figurant sur la liste, Lucien Thomas et Henri Lavergne, chef de brigade de manœuvres, sont recherchés. Celui-ci, cheminot depuis janvier 1919, marié et père d’une fille, est arrêté le soir même à son domicile, avenue Locarno. Emprisonné à Limoges, il est rapidement placé en détention de sécurité et transféré le 11 juin à Compiègne-Royallieu (no 40971). Le 17 août 1944, il est embarqué en forêt de Rethondes dans le dernier convoi parti de ce camp vers Buchenwald, où après avoir été enregistré (mat. 78780), il est affecté le 14 septembre au Kommando de Neu-Stassfurt. Il y meurt le 20 mars 1945.

Le titre de Déporté résistant lui est attribué le 13 mai 1954. Son nom est honoré par le monument aux morts du dépôt et la plaque de la gare de Limoges.

Hervé Barthélémy, Stéphane Robine

Sources : Archives SNCF, CXXV.2 118 LM 108/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 473493 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots.

 

Mémoire

LANGLADE Jean

Né le 23 mai 1900 à Saint-Léonard (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 8 février 1945 à Ebensee (Autriche). Le 18 juillet 1923, Jean (Fernand) Langlade entre à la Compagnie du Paris-Orléans comme homme d’équipe à l’essai à Tours (Indre-et-Loire) avant d’être muté à Puy-Imbert (Haute-Vienne) le 2 octobre suivant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, […]

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Né le 23 mai 1900 à Saint-Léonard (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 8 février 1945 à Ebensee (Autriche).

Le 18 juillet 1923, Jean (Fernand) Langlade entre à la Compagnie du Paris-Orléans comme homme d’équipe à l’essai à Tours (Indre-et-Loire) avant d’être muté à Puy-Imbert (Haute-Vienne) le 2 octobre suivant. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est contrôleur technique principal au service général, 2e section, à Limoges, où il réside au 39, rue Émile- Zola, avec sa femme, Catherine (née Roux), et leurs trois enfants : Georges (né en 1926), Marie-Paule (en 1932) et Pierre (en 1939). Depuis la fin de l’année 1942, il résistait dans le groupe Fer de Paul Vives-Caillat (responsable régional), en transportant des tracts et des documents et en servant d’agent de liaison entre Brive, Châteauroux, Périgueux et Limoges. Le 7 mars 1943, il est arrêté à son domicile par un civil et un militaire allemands qui auraient prétexté la nécessité d’une confrontation avec un homme interpellé dans la nuit. Ce même jour, plusieurs autres habitants de la commune, dont le cheminot Jean-Paul Sarre (déporté avec lui), sont également arrêtés. Il est difficile de déterminer si son activité résistante a été découverte ou si son ancienne appartenance à des organisations d’extrême gauche est la cause de son arrestation. Avant sa mutation à la brigade de surveillance de Limoges-Bénédictins, Jean Langlade était secrétaire de la section CGT des cheminots d’Eymoutiers (Haute-Vienne) et il aurait également appartenu au parti communiste, bien que son nom ne figure pas sur le fichier du commissariat spécial. À cette époque en effet, les autorités allemandes interpellent de nombreux hommes connus ou suspectés d’être des opposants, en vue d’atteindre les objectifs fixés par le décret Meerschaum (écume de mer) publié par Himmler le 14 décembre précédent. Celui-ci prévoyait la déportation de 35 000 détenus dans les camps de concentration pour remplacer les Allemands partis au front et soutenir l’effort de guerre du Reich en accroissant la production d’armements.

Aucun renseignement n’a pu être communiqué à son chef de service. D’abord interné à la caserne du 6e cuirassiers à Limoges, occupée par les Allemands, le cheminot est transféré en train à Compiègne-Royallieu dans la nuit du 15 au 16 mars 1943 avec les personnes appréhendées le même jour que lui. Après avoir pu écrire une carte à son épouse (qui en recevra une autre du Loibl Pass), il est déporté le 20 avril 1943 au sein du second convoi massif, de près de 1 000 hommes, parti de France en direction de l’Autriche dans le cadre de l’Aktion Meerschaum. Il passe trois jours dans un wagon de marchandises avant d’arriver à Mauthausen, ou il est immatriculé 28233. Le 15 juillet suivant, il est envoyé au Kommando du Loibl Pass. Répartis en deux camps implantés de part et d’autre du massif des Karawanken, les détenus travaillent au percement d’un tunnel routier pour le compte de la société Universale Hoch-und Tiefbau AG. Mais, « inapte au travail », Jean Langlade est reconduit au camp central le 8 janvier 1944 et n’y retourne que le 22 juillet, comme manœuvre (Hilfsarbeiter). Il n’y reste que peu de temps, puisque le 23 septembre, après un passage par Mauthausen, il est affecté comme manœuvre à Ebensee, sur les bords du lac Traunsee, dans une forêt de sapins de la région du Salzkammergut. Pris sous un éboulement dans l’un des tunnels, il souffre de fractures et de plaies multiples à la jambe gauche. Ses camarades le ramènent au camp, alors qu’il a perdu une importante quantité de sang. François Wettewald, l’un des médecins d’Ebensee, est contraint de l’amputer au tiers inférieur de la jambe après avoir pu lui injecter un peu de sérum qu’il était parvenu à se procurer. À la suite de l’opération du 11 janvier, malgré les visites du docteur Gilbert Dreyfus avec qui Jean Langlade discutait de la France et de parties de pêche, son état général ne cesse de se dégrader en raison du manque de nourriture et de médicaments. À une entérite très forte succède une pneumonie qui l’emporte le 8 février 1945.

Reconnu « Mort pour la France », titulaire de la Médaille de la Résistance, il obtient le titre de Déporté résistant le 22 octobre 1951. La SNCF rappelle sa mémoire dans le hall de la gare de Limoges-Bénédictins.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; 2003/038/MIDI/14/347 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 472525, MA 7/11, 12/3, 16/3, 17/2, LA 41/6 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation ; Notre métier, no 28.