Archive

Mémoire

SCHUTZ Jules

SCHUTZ Jules  Inspecteur principal, chef de l’arrondissement de l’Exploitation à Strasbourg  Titulaire d’un diplôme d’ingénieur, Jules Schutz est né à Strasbourg en 1887. Il entre aux chemins de fer allemands en 1914 et déroule à Strasbourg à partir de 1920 une carrière de cadre du service de l’Exploitation. En 1949, quand il doit prendre sa […]

 Posté le

SCHUTZ Jules 

Inspecteur principal, chef de l’arrondissement de l’Exploitation à Strasbourg 

Titulaire d’un diplôme d’ingénieur, Jules Schutz est né à Strasbourg en 1887. Il entre aux chemins de fer allemands en 1914 et déroule à Strasbourg à partir de 1920 une carrière de cadre du service de l’Exploitation. En 1949, quand il doit prendre sa retraite au grade d’ingénieur principal, il indique avoir été « fortement sinistré », son logement ayant été occupé et déménagé pendant son absence de Strasbourg durant l’occupation.

Citation à l’ordre de la Division, croix de guerre avec étoile d’argent :  

« Haut fonctionnaire de la Société Nationale des Chemins de Fer désigné pour assurer les fonctions de Commissaire Technique de la Sous-Commission n° 8 à STRASBOURG au moment de la pénétration en ALSACE, a suivi les avant-gardes de la 7ème Armée U.S. au plus près. Était à SARREBOURG dès le 21 novembre alors que la ville se trouvait encore sous le feu de l’ennemi qui l’évacuait à peine. 

Le 24 novembre au matin, a eu l’honneur d’être le 1er fonctionnaire français rentré à Strasbourg. A assuré dans des conditions particulièrement brillantes ses hautes fonctions malgré la proximité immédiate de l’ennemi, dont les batteries et l’aviation, tant à Sarrebourg qu’à Strasbourg, prenaient à partie les organisations ferroviaires et les postes de commandement.  

Par son action personnelle et l’allant avec lequel il a poussé au plus près des lignes ses reconnaissances techniques, a été l’un des principaux artisans de la reprise rapide du trafic, permettant aux trains militaires d’atteindre STRASBOURG moins d’un mois après la libération de la ville et jouant ainsi un rôle extrêmement important dans la poussée en avant des ressources nécessaires aux armées alliées. » 

Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives historiques de la SNCF, Le Mans, 0118 LM0031/004 (vue 109)
Centre des Archives du personnel de la SNCF, Béziers, MIC 1996/10846/002
Centre des Archives du personnel de la SNCF, Béziers, MIC 1996/10846/003

 

Mémoire

Raymond Persignant (15 décembre 1921 – 19 novembre 1944)

Né le 15 décembre 1921 au Mans (Sarthe) – mort au combat le 19 novembre 1944 à Fenneviller (Meurthe-et-Moselle).    Raymond Persignant, né le 15 décembre 1921 au Mans, est un cheminot français tué pendant de la Seconde Guerre mondiale, le 19 novembre 1944, à Fenneviller, en Meurthe-et-Moselle. Engagé dans la 2e Division Blindée du […]

 Posté le
GERBEVILLER – Fin octobre 1944 – Au centre notre camarade PERSIGANT, de garde devent le P.C. du Général LECLERC, quelques semaines avant sa mort au combat de FENNEVILLIER le 19 novembre 1944. Source : FENOUILLERE, Jacques, Le peloton du Général Leclerc, Ed. MULLER, Issy-les-Moulineaux, 2002 (2e édition)

Né le 15 décembre 1921 au Mans (Sarthe) – mort au combat le 19 novembre 1944 à Fenneviller (Meurthe-et-Moselle). 

 

Raymond Persignant, né le 15 décembre 1921 au Mans, est un cheminot français tué pendant de la Seconde Guerre mondiale, le 19 novembre 1944, à Fenneviller, en Meurthe-et-Moselle. Engagé dans la 2e Division Blindée du général Leclerc, il est mort au combat lors d’une opération de reconnaissance. 

Raymond Persignant grandit au Mans, où il vit avec ses parents Gustave et Marie Persignant au 35, rue Louis-Garnier. Après sa scolarité, il fait son apprentissage au Centre d’apprentissage des Chemins de fer de l’État, rue de Bretagne, avant d’être embauché aux Ateliers du Mans, où il travaille comme mineur ouvrier jusqu’à ses 21 ans au Service du Matériel de la SNCF, emploi qu’il occupe jusqu’à son engagement dans l’armée. 

Au printemps 1944, après la Libération du Mans, Raymond Persignant s’engage dans la 2e Division Blindée (2e D.B.), unité emblématique de la France libre, sous le commandement du général Leclerc. Affecté au Peloton de garde et de protection du général, il prend part aux combats de la division dans l’Est de la France, notamment lors de la libération de Badonviller, en Meurthe-et-Moselle, à 80 km de Strasbourg le 17 novembre 1944, et de la progression vers Fenneviller, quelques jours plus tard. 

Le 19 novembre 1944, lors d’une opération de reconnaissance à Fenneviller, Raymond Persignant fait partie d’un groupe de soldats chargé de sécuriser une zone encore sous le feu ennemi. Le groupe est surpris à découvert par un bataillon de chasseurs de montagne allemands et, après plus de trois heures de combats, deux hommes, dont Persignant, sont tués. Son camarade Paul Tanach, lui aussi Manceau et âgé de 19 ans, ramène son corps à Fennewiller. Il écrit dans son témoignage « Le 19 novembre 1944 restera pour moi le jour le plus long et le plus dur de ma vie ». 

À titre posthume, Raymond Persignant est décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent, en reconnaissance de son acte de bravoure lors de cette mission. Il est cité à l’Ordre de la Division pour s’être porté volontaire afin de dégager une patrouille amie et avoir fait face à l’ennemi jusqu’à sa mort. 

Le nom de Raymond Persignant est gravé sur le monument de la 2e DB à Paris ainsi que sur le monument des anciens du Peloton de garde et de protection du général Leclerc à Daubensand, dans le Bas-Rhin. Au Mans, une rue porte son nom en hommage à son sacrifice. 

 

Ordre général n° 2 du 3 janvier 1945 – Citations à l’Ordre de la Division (croix de guerre avec étoile d’argent) 

À titre posthume 

Compagnie de Quartier Général 97 

PERSIGANT – Cavalier 

« Belle figure de soldat. Le 19.11.1944. aux environs de BADONVILLER, s’est porté volontaire pour dégager une patrouille amie, a trouvé la mort en faisant feu sur l’ennemi avec son arme automatique. » 

 

 

Plaque commémorative de l’ancien centre d’apprentissage du matériel au Mans, 2, rue de Bretagne © M.-N. Polino / SNCF

 

© Cercle généalogique des cheminots

 

Extrait du Livre d’or de la 2e DB, Musée de la Libération de Paris – musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin

 

Ordre général n° 2 du 3 janvier 1945 – Citations à l’Ordre de la Division (croix de guerre avec étoile d’argent), Musée de la Libération de Paris – musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin, inv. 2002.2206

 

Gazette, Mémoire

À la mémoire des cheminots qui ont participé à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944

En cette année du 80e anniversaire de la libération de la France, nous suivons les cheminots tout au long des étapes des combats : après l’évocation de leur rôle dans la paralysie du réseau ferroviaire qui devait emmener les renforts allemands vers les plages du Débarquement, lors des combats meurtriers de l’été 1944 et dans la […]

 Posté le

En cette année du 80e anniversaire de la libération de la France, nous suivons les cheminots tout au long des étapes des combats : après l’évocation de leur rôle dans la paralysie du réseau ferroviaire qui devait emmener les renforts allemands vers les plages du Débarquement, lors des combats meurtriers de l’été 1944 et dans la semaine décisive de la Libération de Paris, voici la libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, étape décisive et surtout symbolique du recouvrement des territoires annexés pendant quatre ans. 

Dix-huit mois après sa création le 1er janvier 1938, la SNCF, entreprise majoritairement contrôlée par l’État qui compte alors 500 000 employés, se retrouve rapidement plongée dans la guerre, puis dans l’Occupation qui la place sous la double autorité de l’occupant nazi et du régime de Vichy. Le réseau ferroviaire en France est alors non seulement un objectif stratégique majeur pour les forces en présence, mais aussi un bien essentiel à préserver : son rôle économique est vital pour la vie quotidienne des Français, confrontés aux pénuries alimentaires et aux difficultés de déplacement. 

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, alors que les troupes alliées se rapprochent des plages de Normandie, la BBC diffuse 210 « messages personnels » qui transmettent l’instruction de déployer sur tout le territoire les dispositifs de mobilisation de la Résistance intérieure dans le but d’entraver le mouvement des forces allemandes pendant le Débarquement. 

Les cheminots qui ont fait le choix de rejoindre la Résistance sont appelés à conseiller et parfois à effectuer des actions de sabotage, en raison de leur connaissance du réseau et de leur accès aux informations sur le trafic ferroviaire. Ils jouent un rôle déterminant dans la mise en application du « Plan Vert » de coupures des voies ferrées élaboré dès 1943, qui permet à la « tête de pont » alliée en Normandie de tenir et, ensuite, aux troupes d’avancer vers le centre-ouest et Paris.  

En effet, le général de Gaulle, ayant obtenu du général Eisenhower la mission de libérer Paris, lance la 2e Division Blindée pour délivrer la capitale. Issue de la « colonne Leclerc » des Forces françaises libres constituées en 1941 en Lybie et forte de 16 000 hommes et de 5 000 véhicules, la 2e DB qui a débarqué en Normandie le 1er août 1944 entre la première à Paris le 24 août 1944 avant de progresser vers l’est de la France et l’Allemagne au premier trimestre 1945. Fidèle au serment fait par Philippe de Hauteclocque « Leclerc » à Koufra le 2 mars 1941 : « Jurez de ne déposer les armes que le jour où nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg », la 2e DB entre à Strasbourg le 23 novembre 1944.  

Comment les cheminots ont-ils participé à cette étape décisive de la Libération ? 

Tout d’abord en combattant au sein de la 2e DB. L’annuaire des anciens de la 2e division blindée de 1949 ne compte en effet pas moins de 167 salariés de la SNCF déclarés. Bien sûr, seuls sont recensés les anciens de la division qui ont souhaité adhérer à cette association, et ceux qui ont déclaré leur profession. De plus, il s’agit de leur emploi en 1949, quatre ans après leur démobilisation. 

Quoi qu’il en soit, nous y retrouvons des cheminots de tous grades et services et dans toute la France : L’annuaire les classe en des catégories inégales, « employés SNCF (indéterminés) », « chauffeurs », « ajusteurs », « cheminots » ; ils se déclarent pour leur part comme ouvriers, mécaniciens, dessinateurs, agent technique, chef de district, surveillant, surveillant de train, serrurier, rédacteur, tourneur, ou tout simplement « agent ».

Nous savons aussi que plusieurs sont morts au combat en 1944-1945.  

Nous proposons ici deux parcours : celui de Raymond Persignant (ou Persigant), tué devant Strasbourg le 17 novembre 1944, et celui de Jean-Claude Huckendubler, qui a témoigné de son expérience de soldat. 

Ensuite, en prenant les armes dans les rangs des F.F.I., forces françaises de l’Intérieur.

Enfin, en reprenant la direction du réseau alsacien dirigé par la Reischbahn pendant quatre ans et en rétablissant le trafic ferroviaire pour assurer les transports militaires qui accompagneront la progression des alliés pendant l’hiver 1944-1945.  

Le Centre national des archives de la SNCF (Le Mans) conserve ainsi les fiches établies à la sortie de la guerre qui font état des décorations reçues par les agents de l’entreprise au titre de leurs services militaires . Or la croix de guerre, le plus souvent accordée, correspond à une « citation » dont le texte révèle la façon dont ils ont contribué à divers titres à la libération de Strasbourg et de l’Alsace.   

Ces fiches ont été rapprochées des dossiers de carrière et de pension conservés par le Centre des Archives du personnel de la SNCF à Béziers pour en savoir davantage sur chacun : la diversité de ces portraits illustre la variété des parcours au sein de l’entreprise. 

Il ne faut pas oublier les cheminots qui se sont engagés dans la résistance en zone annexée par le Reich allemand bien avant la Libération : pour leur rendre hommage, nous évoquons la figure de Georges Wodli, mort sous la torture dans la nuit du 1er au 2 avril 1943.

 

Deux parcours de cheminots qui ont combattu dans les rangs de la 2e Division Blindée :

Des cheminots membres des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) qui ont participé à la Libération de Strasbourg :

Georges Wodli, symbole de la résistance cheminote en Alsace : 

 

 

 

Gares et réseau ferré

Quand l’architecture entre en gare !

A l’occasion des Journées européennes du Patrimoine placées cette année sous le thème « Patrimoine des itinéraires,  des réseaux et des connexions », le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement, en partenariat avec la SNCF, lance ce vendredi 20 septembre 2024 une nouvelle promenade urbaine sur son application gratuite « Détour, Paris en promenade ». Cette promenade […]

 Posté le

A l’occasion des Journées européennes du Patrimoine placées cette année sous le thème « Patrimoine des itinéraires,  des réseaux et des connexions », le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement, en partenariat avec la SNCF, lance ce vendredi 20 septembre 2024 une nouvelle promenade urbaine sur son application gratuite « Détour, Paris en promenade ». Cette promenade met à l’honneur le patrimoine parisien d’un quartier modelé par le réseau ferré, entre Gare du Nord et Gare de l’Est.

© V. Guiné – CAUE de Paris

Le passage à l’âge industriel bouleverse Paris et son paysage urbain, comme en témoigne le nord du 10ᵉ  arrondissement. À partir de la fin des années 1830, l’infrastructure ferroviaire commence à transformer le tissu urbain ancien et les compagnies de chemin de fer aménagent le territoire. De nouveaux entrepreneurs comme les frères Pereire et les Rothschild emploient leurs capitaux à favoriser le développement des transports ferroviaires et leur associent d’importantes opérations immobilières et urbaines.

Symbole de modernité, l’architecture de métal et de verre se développe pour différents types de programmes et devient le terrain d’expérimentation des plus grands architectes de l’époque : bibliothèque Sainte-Geneviève de Labrouste, marché des Halles centrales de Baltard, gares monumentales…

Les gares de l’Est et du Nord sont des modèles du genre. Construites peu après les fortifications de Thiers, elles sont pensées comme des entrées de villes, s’inscrivant dans l’histoire des portes des enceintes successives de Paris.

Inaugurées en 1846 et 1849, reconstruites, agrandies, elles sont des marqueurs forts de l’espace urbain : points de repère, monuments historiques et portes d’entrée de la ville, elles n’ont pas cessé d’évoluer et de se transformer pour accompagner le développement de la mobilité et répondre aux demandes de la société.

Au moment où aboutit Horizon 2024, vaste projet d’adaptation et de rénovation de la gare du Nord porté par SNCF Gares & Connexions et sa filiale AREP pour une gare plus ouverte sur la ville, plus fluide, plus lisible, plus confortable et plus verte, cette nouvelle promenade vous permet de porter un regard neuf sur un quartier en pleine mutation autour de la Gare du Nord et de la Gare de l’Est en lui restituant son épaisseur temporelle, du XIXe au XXIsiècle. Les gares désignent souvent, par extension, le quartier qui les entoure.

En parcourant ce quartier de gares, nous vous proposons de découvrir les résonnances architecturales et urbaines de cette histoire ferroviaire !

© V. Guiné – CAUE de Paris

Ce parcours est proposé en partenariat avec le CAUE de Paris. Nous remercions également les associations Rails et Histoire et Histoire & Vies du 10ᵉ pour leurs contributions.

La SNCF est l’héritière d’un patrimoine exceptionnel. Il témoigne de la continuité de l’innovation ferroviaire qui a permis au pays d’entrer dans la modernité. Deux siècles d’histoire marquent de leur empreinte tout le territoire français à travers le réseau ferré, ses ouvrages d’art et ses gares, dont la Gare du Nord et la Gare de l’Est sont des exemples emblématiques par leur ambition urbaine. La SNCF invite Parisiens et visiteurs à découvrir deux siècles de patrimoine ferroviaire urbain.

Le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) de Paris est une association départementale, créée par la loi sur l’architecture de 1977 pour promouvoir la qualité architecturale, urbaine et environnementale. Le CAUE a lancé en février 2023 l’application mobile gratuite : « Détour, Paris en promenade ». Elle propose à ce jour des promenades thématiques et adaptées à tous les publics qui permettent au cours d’une promenade, sur les lieux ou de chez soi, d’en savoir davantage sur l’urbanisme, l’architecture, le paysage, l’environnement et le patrimoine de Paris. Étape après étape, le promeneur enrichit son parcours grâce à un contenu pédagogique pensé par des professionnels de la ville et de la médiation, comprenant aussi bien du texte que des photographies, des audios, ou des points de réalité augmentée, afin de proposer une expérience totale, ludique et interactive.