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Mémoire

GROSHENNY Maurice

GROSHENNY Maurice Inspecteur divisionnaire de 2e classe à Strasbourg [service voie et bâtiments]  Né en 1913 à Guebwiller, titulaire d’un baccalauréat mathématiques et d‘une licence en droit, Maurice Groshenny a pris sa retraite en 1976 comme directeur adjoint de la région SNCF de Strasbourg. Il était entré à la Compagnie des chefs de fer de […]

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GROSHENNY Maurice

Inspecteur divisionnaire de 2e classe à Strasbourg [service voie et bâtiments] 

Né en 1913 à Guebwiller, titulaire d’un baccalauréat mathématiques et d‘une licence en droit, Maurice Groshenny a pris sa retraite en 1976 comme directeur adjoint de la région SNCF de Strasbourg. Il était entré à la Compagnie des chefs de fer de l’Est en janvier 1937, un an avant la constitution de la SNCF. Il quitta le poste de commandement de Charleville pour rejoindre celui de Strasbourg en décembre 1944.

Citation à l’ordre du régiment (croix de guerre avec étoile de bronze) :

« Prenant en main l’organisation du poste de commandement du 8e arrondissement dès la libération de Strasbourg, a déployé une activité de tous les instants pour rétablir dans les moindres délais la circulation de trains militaires. Par ses qualités de chef, son action exemplaire et son énergie, a stimulé ses subordonnés dont il a obtenu des résultats remarquables. A contribué pour une large part à assurer sans défaillance des transports militaires d’une importance primordiale alimentant la bataille finale contre l’Allemagne. » 

 

Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives historiques de la SNCF, Le Mans, 0118 LM0031/004 (vue 48)
Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives du personnel, Béziers, 1998/015/CRCS/0302/003

 

Mémoire

RÈBRE Henri

RÈBRE Henri  Ouvrier ajusteur aux Ateliers de Bischheim    Né en 1898 à La Broque (Bas-Rhin), Henri Rèbre est entré en 1919 comme mineur ouvrier ajusteur à l’essai à Bischheim. Il a quitté les ateliers en 1957 pour la retraite. Cité à l’ordre du régiment, croix de guerre avec étoile de bronze  « Soldat F.F.I. du Bas-Rhin […]

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RÈBRE Henri 

Ouvrier ajusteur aux Ateliers de Bischheim   

Né en 1898 à La Broque (Bas-Rhin), Henri Rèbre est entré en 1919 comme mineur ouvrier ajusteur à l’essai à Bischheim. Il a quitté les ateliers en 1957 pour la retraite.

Cité à l’ordre du régiment, croix de guerre avec étoile de bronze 

« Soldat F.F.I. du Bas-Rhin du groupe sanitaire du Bataillon de Couverture du Rhin, a contribué à mettre en route, dès la rentrée des Troupes Françaises à Strasbourg le 23 novembre 1944, le service sanitaire préparé dans la clandestinité. Pour ce faire, a réquisitionné de force des ambulances allemandes et a, sous le feu ennemi, soigné avec beaucoup de dévouement, des blessés militaires et civils, puis les a transportés dans les hôpitaux. S’est dévoué en janvier 1945 en allant cherché les blessés sur la berge du Rhin battue par les mitrailleuses allemandes. » 

Service Archives Documentation du Groupe SNCF, Centre national des archives historiques de la SNCF, Le Mans, 0118 LM0031/004 (vues 101-102)

 

Mémoire

Raymond Persignant (15 décembre 1921 – 19 novembre 1944)

Né le 15 décembre 1921 au Mans (Sarthe) – mort au combat le 19 novembre 1944 à Fenneviller (Meurthe-et-Moselle).    Raymond Persignant, né le 15 décembre 1921 au Mans, est un cheminot français tué pendant de la Seconde Guerre mondiale, le 19 novembre 1944, à Fenneviller, en Meurthe-et-Moselle. Engagé dans la 2e Division Blindée du […]

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GERBEVILLER – Fin octobre 1944 – Au centre notre camarade PERSIGANT, de garde devent le P.C. du Général LECLERC, quelques semaines avant sa mort au combat de FENNEVILLIER le 19 novembre 1944. Source : FENOUILLERE, Jacques, Le peloton du Général Leclerc, Ed. MULLER, Issy-les-Moulineaux, 2002 (2e édition)

Né le 15 décembre 1921 au Mans (Sarthe) – mort au combat le 19 novembre 1944 à Fenneviller (Meurthe-et-Moselle). 

 

Raymond Persignant, né le 15 décembre 1921 au Mans, est un cheminot français tué pendant de la Seconde Guerre mondiale, le 19 novembre 1944, à Fenneviller, en Meurthe-et-Moselle. Engagé dans la 2e Division Blindée du général Leclerc, il est mort au combat lors d’une opération de reconnaissance. 

Raymond Persignant grandit au Mans, où il vit avec ses parents Gustave et Marie Persignant au 35, rue Louis-Garnier. Après sa scolarité, il fait son apprentissage au Centre d’apprentissage des Chemins de fer de l’État, rue de Bretagne, avant d’être embauché aux Ateliers du Mans, où il travaille comme mineur ouvrier jusqu’à ses 21 ans au Service du Matériel de la SNCF, emploi qu’il occupe jusqu’à son engagement dans l’armée. 

Au printemps 1944, après la Libération du Mans, Raymond Persignant s’engage dans la 2e Division Blindée (2e D.B.), unité emblématique de la France libre, sous le commandement du général Leclerc. Affecté au Peloton de garde et de protection du général, il prend part aux combats de la division dans l’Est de la France, notamment lors de la libération de Badonviller, en Meurthe-et-Moselle, à 80 km de Strasbourg le 17 novembre 1944, et de la progression vers Fenneviller, quelques jours plus tard. 

Le 19 novembre 1944, lors d’une opération de reconnaissance à Fenneviller, Raymond Persignant fait partie d’un groupe de soldats chargé de sécuriser une zone encore sous le feu ennemi. Le groupe est surpris à découvert par un bataillon de chasseurs de montagne allemands et, après plus de trois heures de combats, deux hommes, dont Persignant, sont tués. Son camarade Paul Tanach, lui aussi Manceau et âgé de 19 ans, ramène son corps à Fennewiller. Il écrit dans son témoignage « Le 19 novembre 1944 restera pour moi le jour le plus long et le plus dur de ma vie ». 

À titre posthume, Raymond Persignant est décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent, en reconnaissance de son acte de bravoure lors de cette mission. Il est cité à l’Ordre de la Division pour s’être porté volontaire afin de dégager une patrouille amie et avoir fait face à l’ennemi jusqu’à sa mort. 

Le nom de Raymond Persignant est gravé sur le monument de la 2e DB à Paris ainsi que sur le monument des anciens du Peloton de garde et de protection du général Leclerc à Daubensand, dans le Bas-Rhin. Au Mans, une rue porte son nom en hommage à son sacrifice. 

 

Ordre général n° 2 du 3 janvier 1945 – Citations à l’Ordre de la Division (croix de guerre avec étoile d’argent) 

À titre posthume 

Compagnie de Quartier Général 97 

PERSIGANT – Cavalier 

« Belle figure de soldat. Le 19.11.1944. aux environs de BADONVILLER, s’est porté volontaire pour dégager une patrouille amie, a trouvé la mort en faisant feu sur l’ennemi avec son arme automatique. » 

 

 

Plaque commémorative de l’ancien centre d’apprentissage du matériel au Mans, 2, rue de Bretagne © M.-N. Polino / SNCF

 

© Cercle généalogique des cheminots

 

Extrait du Livre d’or de la 2e DB, Musée de la Libération de Paris – musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin

 

Ordre général n° 2 du 3 janvier 1945 – Citations à l’Ordre de la Division (croix de guerre avec étoile d’argent), Musée de la Libération de Paris – musée du Général Leclerc – musée Jean Moulin, inv. 2002.2206

 

Gazette, Mémoire

À la mémoire des cheminots qui ont participé à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944

En cette année du 80e anniversaire de la libération de la France, nous suivons les cheminots tout au long des étapes des combats : après l’évocation de leur rôle dans la paralysie du réseau ferroviaire qui devait emmener les renforts allemands vers les plages du Débarquement, lors des combats meurtriers de l’été 1944 et dans la […]

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En cette année du 80e anniversaire de la libération de la France, nous suivons les cheminots tout au long des étapes des combats : après l’évocation de leur rôle dans la paralysie du réseau ferroviaire qui devait emmener les renforts allemands vers les plages du Débarquement, lors des combats meurtriers de l’été 1944 et dans la semaine décisive de la Libération de Paris, voici la libération de Strasbourg, le 23 novembre 1944, étape décisive et surtout symbolique du recouvrement des territoires annexés pendant quatre ans. 

Dix-huit mois après sa création le 1er janvier 1938, la SNCF, entreprise majoritairement contrôlée par l’État qui compte alors 500 000 employés, se retrouve rapidement plongée dans la guerre, puis dans l’Occupation qui la place sous la double autorité de l’occupant nazi et du régime de Vichy. Le réseau ferroviaire en France est alors non seulement un objectif stratégique majeur pour les forces en présence, mais aussi un bien essentiel à préserver : son rôle économique est vital pour la vie quotidienne des Français, confrontés aux pénuries alimentaires et aux difficultés de déplacement. 

Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, alors que les troupes alliées se rapprochent des plages de Normandie, la BBC diffuse 210 « messages personnels » qui transmettent l’instruction de déployer sur tout le territoire les dispositifs de mobilisation de la Résistance intérieure dans le but d’entraver le mouvement des forces allemandes pendant le Débarquement. 

Les cheminots qui ont fait le choix de rejoindre la Résistance sont appelés à conseiller et parfois à effectuer des actions de sabotage, en raison de leur connaissance du réseau et de leur accès aux informations sur le trafic ferroviaire. Ils jouent un rôle déterminant dans la mise en application du « Plan Vert » de coupures des voies ferrées élaboré dès 1943, qui permet à la « tête de pont » alliée en Normandie de tenir et, ensuite, aux troupes d’avancer vers le centre-ouest et Paris.  

En effet, le général de Gaulle, ayant obtenu du général Eisenhower la mission de libérer Paris, lance la 2e Division Blindée pour délivrer la capitale. Issue de la « colonne Leclerc » des Forces françaises libres constituées en 1941 en Lybie et forte de 16 000 hommes et de 5 000 véhicules, la 2e DB qui a débarqué en Normandie le 1er août 1944 entre la première à Paris le 24 août 1944 avant de progresser vers l’est de la France et l’Allemagne au premier trimestre 1945. Fidèle au serment fait par Philippe de Hauteclocque « Leclerc » à Koufra le 2 mars 1941 : « Jurez de ne déposer les armes que le jour où nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg », la 2e DB entre à Strasbourg le 23 novembre 1944.  

Comment les cheminots ont-ils participé à cette étape décisive de la Libération ? 

Tout d’abord en combattant au sein de la 2e DB. L’annuaire des anciens de la 2e division blindée de 1949 ne compte en effet pas moins de 167 salariés de la SNCF déclarés. Bien sûr, seuls sont recensés les anciens de la division qui ont souhaité adhérer à cette association, et ceux qui ont déclaré leur profession. De plus, il s’agit de leur emploi en 1949, quatre ans après leur démobilisation. 

Quoi qu’il en soit, nous y retrouvons des cheminots de tous grades et services et dans toute la France : L’annuaire les classe en des catégories inégales, « employés SNCF (indéterminés) », « chauffeurs », « ajusteurs », « cheminots » ; ils se déclarent pour leur part comme ouvriers, mécaniciens, dessinateurs, agent technique, chef de district, surveillant, surveillant de train, serrurier, rédacteur, tourneur, ou tout simplement « agent ».

Nous savons aussi que plusieurs sont morts au combat en 1944-1945.  

Nous proposons ici deux parcours : celui de Raymond Persignant (ou Persigant), tué devant Strasbourg le 17 novembre 1944, et celui de Jean-Claude Huckendubler, qui a témoigné de son expérience de soldat. 

Ensuite, en prenant les armes dans les rangs des F.F.I., forces françaises de l’Intérieur.

Enfin, en reprenant la direction du réseau alsacien dirigé par la Reischbahn pendant quatre ans et en rétablissant le trafic ferroviaire pour assurer les transports militaires qui accompagneront la progression des alliés pendant l’hiver 1944-1945.  

Le Centre national des archives de la SNCF (Le Mans) conserve ainsi les fiches établies à la sortie de la guerre qui font état des décorations reçues par les agents de l’entreprise au titre de leurs services militaires . Or la croix de guerre, le plus souvent accordée, correspond à une « citation » dont le texte révèle la façon dont ils ont contribué à divers titres à la libération de Strasbourg et de l’Alsace.   

Ces fiches ont été rapprochées des dossiers de carrière et de pension conservés par le Centre des Archives du personnel de la SNCF à Béziers pour en savoir davantage sur chacun : la diversité de ces portraits illustre la variété des parcours au sein de l’entreprise. 

Il ne faut pas oublier les cheminots qui se sont engagés dans la résistance en zone annexée par le Reich allemand bien avant la Libération : pour leur rendre hommage, nous évoquons la figure de Georges Wodli, mort sous la torture dans la nuit du 1er au 2 avril 1943.

 

Deux parcours de cheminots qui ont combattu dans les rangs de la 2e Division Blindée :

Des cheminots membres des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) qui ont participé à la Libération de Strasbourg :

Georges Wodli, symbole de la résistance cheminote en Alsace : 

 

 

 

Mémoire

La Libération commémorée en gare cet été

Le 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire sera célébré en France en 2024 et 2025. La SNCF est mécène de la Mission Libération, chargée par le gouvernement d’organiser ce cycle commémoratif, et a souhaité s’y associer en proposant plusieurs événements. Ainsi, voyageurs et visiteurs pourront découvrir dès […]

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Le 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire sera célébré en France en 2024 et 2025. La SNCF est mécène de la Mission Libération, chargée par le gouvernement d’organiser ce cycle commémoratif, et a souhaité s’y associer en proposant plusieurs événements. Ainsi, voyageurs et visiteurs pourront découvrir dès le mois de juin 2024 en gares de Paris Montparnasse, de Caen et de Bayeux plusieurs expositions.

Le programme des commémorations de l’année 2024 comprend les deux débarquements de Normandie et de Provence, les libérations de Paris et de Strasbourg, l’engagement de la Résistance française dans les combats, ainsi que la Reconstruction de la France et son retour dans le concert des Nations. Aux côtés de la Mission Libération, la SNCF s’engage auprès des vétérans et de la jeunesse avec la double responsabilité d’honorer et de transmettre la mémoire de ces événements.

Engagée depuis plus de trente ans dans un travail de mémoire, la SNCF souhaite apporter sa contribution à la transmission et à l’enseignement de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale aux nouvelles générations, en ouvrant ses archives, qui sont en ligne depuis 2012, en soutenant la recherche historique, en transmettant la mémoire des victimes de la Shoah et de la répression menée par les nazis et le gouvernement de Vichy et en honorant celle des cheminots résistants. C’est pourquoi l’entreprise s’engage tout au long du cycle commémoratif et s’attache particulièrement en 2024 à rendre hommage à l’engagement des cheminots au sein de la Résistance et à leur participation aux combats de la Libération.

Du 15 mai au 30 août, la gare de Paris Montparnasse présente deux expositions dans le hall 2 Pasteur. « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris » est le fruit d’un partenariat entre SNCF Gares & Connexions et le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, (Paris-Musées). Une belle occasion de retracer et de redécouvrir les grands jalons de cet événement historique qui marque encore aujourd’hui les mémoires et les imaginaires.

Une deuxième exposition, « Cheminots dans la Résistance », met en lumière les modes d’action des cheminots et cheminotes confrontés à la guerre puis à l’occupation sous la double tutelle de l’occupant et de Vichy jusqu’à la Libération. Bénéficiant d’une plus grande liberté de circulation que le reste de la population et d’un poste d’observation exceptionnel qui leur permettait de récolter des renseignements essentiels, à une époque où le chemin de fer représente plus que jamais un enjeu stratégique crucial, et, certains ont fait le choix de résister et l’ont souvent payé de leur vie.

La gare de Caen et la gare de Bayeux accueilleront quant à elles les participants aux commémorations internationales du 6 juin avec une exposition mémorielle sur le 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.

Gare de Caen – Robert Delassalle

La SNCF ouvre également du 26 mai au 6 juillet une exposition à son siège de Saint-Denis. Revenant sur l’image contrastée, et finalement mal connue, des cheminots pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle s’attachera à retracer la vie quotidienne et la vie au travail des agents de la SNCF et de leurs familles, préoccupés par le ravitaillement, surveillés par les cheminots allemands, et exposés particulièrement aux bombardements. Partant de la création de la SNCF et de la Drôle de Guerre pour évoquer les combats de 1940 et l’Exode, l’exposition fera un gros plan sur la Libération : la mise en application du plan de sabotages des voies élaboré par la France libre, la participation des cheminots aux combats, le prix payé lors des massacres du printemps et de l’été 1944 puis la reconstruction. Enfin, elle évoquera la construction des mémoires de la guerre, édifiées sur la figure d’une entreprise SNCF unanimement résistante, auxquelles a succédé le travail de mémoire de l’entreprise qui fait une large place à la recherche scientifique, en particulier à l’étude des parcours des individus, et à la mémoire de la Shoah. De nombreux témoignages enregistrés et une importante documentation, rassemblés par Rails & Histoire (l’association pour l’histoire des chemins de fer), ainsi que des documents des archives de l’entreprise permettent à chacun de se rapprocher des cheminots des années 1940.

L’essentiel :

  • « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris » ; « Cheminots dans la Résistance » ; Gare Paris-Montparnasse, Hall 2 Pasteur ; 15 mai – 30 août 2024.
  • Gare de Caen ; Gare de Bayeux : mai – juin 2024
  • “La vie quotidienne des cheminots” ; Siège SNCF, Campus Etoiles, 2 place aux Etoiles, 93200 Saint-Denis ; 26 mai – 6 juillet 2024. Vous pouvez dès à présent, écouter les témoignages enregistrés de plusieurs dizaines de cheminotes et cheminots sur leur vie quotidienne et leurs engagements pendant la guerre.

 

Pour découvrir le parcours d’une assistante sociale à la SNCF pendant la Deuxième Guerre Mondiale, vous pouvez également lire notre article sur Madeleine Verly.

Pour en savoir plus sur les cheminots résistants de Nantes, c’est par ici.

 

Mémoire

Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante

À l’occasion des expositions « Cheminots dans la Résistance » et « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris », à voir gare Montparnasse du 15 mai au 30 août 2024, retour sur l’histoire engagée de Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante. Madeleine Verly est née en 1897 dans le Calvados, à Feuguerolles-sur-Seulles. Elle […]

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À l’occasion des expositions « Cheminots dans la Résistance » et « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris », à voir gare Montparnasse du 15 mai au 30 août 2024, retour sur l’histoire engagée de Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante.

Madeleine Verly est née en 1897 dans le Calvados, à Feuguerolles-sur-Seulles. Elle rejoint le service social du réseau de l’État en Basse-Normandie en 1931 après des études d’infirmière et de visiteuse sociale. Créé en 1922, le titre de visiteuse d’hygiène est fusionné avec celui d’assistante sociale en 1938. Les infirmières-visiteuses d’hygiène sont à l’époque en première ligne dans la lutte contre les fléaux sociaux, en particulier la tuberculose et le manque d’hygiène infantile. Madeleine Verly rejoint donc le service social de la gare de Caen, où travaille déjà une autre assistante arrivée quelques mois plus tôt, Lucienne Kaffin.  

 

Photographie de Madeleine Verly, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89.

En 1940, la Normandie est occupée. Madeleine Verly a 43 ans et exerce son métier d’assistante sociale auprès des cheminots en gare de Caen. Elle choisit très vite de s’engager dans la résistance et intègre rapidement un réseau de renseignement sous le pseudonyme de Valentine. Dans un témoignage conservé au Mémorial de Caen elle évoque son patriotisme comme l’élément déclencheur de son engagement. Son métier et son brassard SNCF lui permettent de se déplacer dans la Manche et le Calvados et de se renseigner sur l’état des forces allemandes, en vue du débarquement allié qui intervient le 6 juin 1944.  

Madeleine Verly fait partie du réseau franco-polonais F2, de Résistance Fer (NAP Fer) puis du réseau Sanson. Rattachée aux Forces françaises combattantes, dirigées depuis Londres, elle est aussi en lien avec le chef de gare de Caen, Albert Augé, qui s’appuie sur plus de 2 000 cheminots du dépôt de locomotives, actifs dans la Résistance locale et dans les sabotages du matériel ferroviaire. Elle mène des missions d’information et de coordination. En lien avec un ouvrier de l’arsenal qui lui fournit l’état des stocks d’hydrocarbures et les mouvements des navires ennemis, elle fournit des plans et renseignements hebdomadaires sur les activités du port et de l’arsenal de Cherbourg ainsi que sur la défense côtière de toute la Manche. Elle fournit également des papiers à des réfractaires du Service du travail obligatoire, organise des caches pour certains, transmet des messages aux résistants emprisonnés à Caen et participe à la distribution de la presse clandestine. 

Carte d’adhérente à Résistance Fer de Madeleine Verly, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89

Dès la fin de l’été 1942, Madeleine Verly s’engage dans des missions plus risquées : communiquer aux Anglais les horaires du train de Rommel, commandant des forces allemandes, ou encore récupérer les plans du radar de Barneville qui régissait le trafic maritime de Brest, ce qui aurait contribué à la destruction du cuirassé allemand le Tirpitz, le 12 novembre 1944. Elle participe également à des sabotages comme celui d’un tunnel près de Honfleur.  

 Parallèlement à son rôle dans les réseaux clandestins, elle continue à exercer son métier et, dès la fin 1943, assure clandestinement la mission de service social auprès des familles de résistants arrêtés. En 1944, elle crée le Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR) pour le Calvados qui vient en aide aux familles des résistants incarcérés, fusillés ou déportés.  

Lucienne Kaffin, dont Madeleine Verly est l’adjointe, poursuit de son côté son travail d’assistante sociale, et notamment son action en faveur des enfants des prisonniers et déportés.

Après le Débarquement, la bataille de Normandie plonge la population civile au cœur des combats et des bombardements. La maison de Lucienne Kaffin est détruite lors des premiers bombardements de juin 1944. Elle choisit malgré tout, comme Madeleine Verly, de rester à son poste “quoi qu’il arrive”, pour soutenir et visiter les familles des victimes. Cet épisode est retracé par Lucienne Kaffin dans son “Rapport de la bataille de Caen”, où elle décrit minutieusement bombardements, combats, destructions, morts et blessés et leurs actions de secours. Elle mentionne aussi l’engagement de Madeleine Verly dans la résistance et leur travail commun au sein du service social. 

 

L’Entr’aide Cheminote, n°10 (janvier-février 1946), Archives de la SNCF – SARDO, centre des archives historiques du Mans,  VDR 145

À la Libération, Madeleine Verly poursuit au grand jour son engagement dans le COSOR et, en 1945, elle est une des premières adhérentes de l’Association nationale des Assistantes sociales (Anas). Le 30 mars 1945, elle est citée à l’ordre du régiment par le général de Gaulle, et décrite comme “une jeune femme d’un courage et d’un dévouement exemplaires qui fournit des renseignements très précieux sur les défenses d’une portion d’un secteur côtier”. 

 

Carte de lieutenant des FFI de Madeleine Verly reconnaissant son action, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89.

En décembre 2023, la ville de Caen choisit de rebaptiser plusieurs rues afin de commencer à féminiser l’espace public. Une allée piétonne du quartier Sainte-Thérèse est ainsi rebaptisée Madeleine Verly, avec la volonté d’honorer le parcours de cette femme qui s’est illustrée dans la résistance à Caen où elle est morte en 1995.

Remerciements à Laurent Thévenet, historien, auteur de la biographie de M. Verly, et à Adèle Delaune, Archives départementales du Calvados

Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Trains

Orient Express fête ses 140 ans à la Villa Médicis à Rome

L’Orient-Express fête ses 140 ans à la Villa Médicis à Rome, au travers de l’exposition ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne.

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Surnommé « le roi des trains, le train des rois », l’Orient-Express constitue un véritable héritage de l’art du voyage ferroviaire. Inspirant de nombreuses œuvres et imaginaires communs, c’est à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome, que sont célébrés ses 140 ans d’existence au travers de l’exposition ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne.

Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Années 1920-1930
© Fonds de dotation Orient Express

La richesse des archives de l’Orient-Express

Le train mythique est né en 1883, pour relier Paris à l’ancienne Constantinople, devenue Istanbul : c’est le premier train de luxe international de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) à voir le jour.

C’est à partir de 1938 que la SNCF nouvellement créée prend le relais des compagnies privées qui l’ont précédée pour assurer la traction du célèbre train. Acteur engagé pour la conservation, la transmission et la valorisation du patrimoine des chemins de fer, la SNCF entretient une histoire de longue date avec l’Orient-Express.

Vue de l'exposition Orient-Express & Cie. Itinéraire d'un mythe moderne, à la Villa Médicis
Vue de l’exposition Orient-Express & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne, à la Villa Médicis
Ph. © Daniele Molajoli

Les commissaires de l’exposition d’ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne, Arthur Mettetal et Eva Gravayat présentent une sélection de plus de 200 pièces d’archives, publicités, photographies, films et archives sonores issues du fonds de dotation Orient Express. Ce dernier, créé à l’initiative de la SNCF et de la société Orient Express, est le dépositaire des archives d’entreprise de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits ainsi que d’un riche ensemble d’objets historiques.

À travers les épreuves photographiques, plans, cartes, dessins techniques ou encore affiches publicitaires d’époque, le visiteur découvre le savoir-faire d’un impressionnant réseau d’ateliers et de services (blanchisseurs, ébénistes, chaudronniers, etc.) qui soutiennent le quotidien du train de luxe.

Patrimoine et création contemporaine

Des artistes contemporains viennent également nourrir l’exposition et enrichir le patrimoine de l’Orient-Express de leur vision du train et du voyage.

Le visiteur parcourt le trajet historique du train entre Paris, Vienne et Budapest, transporté à bord d’un film de trois minutes et d’une édition sous forme de journal par la photographe et réalisatrice Sarah Moon.

Sarah Moon, Paris Gare de Lyon
© Sarah Moon
Paris Gare de Lyon
2022

Une commande littéraire à l’écrivain Mathias Enard, ancien pensionnaire de la Villa et spécialiste de l’Orient, complète la programmation avec des pièces sonores réalisées avec France Culture.

Embarquez à bord de l’Orient-Express avec Mathias Enard

L’exposition, jusqu’au 21 mai 2023, s’intègre ainsi dans une dynamique patrimoniale en constante évolution. 

En savoir plus sur les trains du patrimoine SNCF