Le lexique, ce sont tous les mots qui entrent dans une langue, or la langue du système technique ferroviaire est riche et spécifique. Dès les années 1830, on s’est interrogé en France sur l’importation des mots anglais railway, boggie… Comment créer les mots pour le dire ? Puis sont venus les jargons, le langage propre à une profession, qui se parle plutôt qu’il ne s’écrit, avec ses images, ses surnoms… Le dialogue avec la machine à vapeur, qui brasse l’air, le feu, l’eau et la terre comme un être vivant, reste le plus foisonnant, riche et imagé.
Lancez-vous dans le « cheminot première langue » :
Première leçon
La compétence de chacun est indispensable au fonctionnement du système, mais cela n’empêche pas une saine émulation de régner entre les métiers.
Au temps où on ne parlait pas de « rame TGV » et où l’on distinguait de tous les points de vue (maintenance, exploitation, service) le « matériel moteur » (les loco) du « matériel remorqué » (les voitures pour les voyageurs et les wagons pour les marchandises),
Un bras mort, une botte de paille, c’est un chef de train de marchandises pour le mécanicien (conducteur de la locomotive à vapeur).
Un bouilleur d’eau chaude, c’est le mécanicien (vapeur) vu par le chef de train.
Deuxième leçon
Vu des trains, un agent de la voie (un cantonnier, par exemple), est un taupier, un sanglier, une hirondelle (marque de vélo), au mieux un chercheur d’or (qui pioche beaucoup mais trouve peu)… Mais son collègue caténairiste, qui pose et entretient les fils conducteurs de l’électricité au-dessus des voies et qui monte sur les poteaux, sera, cela va de soi, un écureuil ou un pic-vert !
Troisième leçon
Et s’il n’y a pas que le conducteur pour donner un coup de bigorneau (téléphone en argot) il est le seul à utiliser le Duguesclin (en un seul mot : téléphone de pleine voie dont le couvercle ressemblait à une armure dans les années 1950, avant l’arrivée tardive de la liaison radio sol-train).
Enfin, si un agent SNCF vous dit aujourd’hui que Untel a mis le projet X dans le sable, c’est que ce dernier est en mauvaise posture, il a déraillé et il est dans le ballast.
Et après une certaine heure, quand on a beaucoup tiré (ou tractionné), nous, on baisse le panto.
Pas vous ?
Votre corrigé et quelques clés pour apprendre, avec nos remerciements aux érudits ferroviaires qui ont publié ces listes :
Le système ferroviaire
Lexique des termes ferroviaires