Né le 3 août 1909 à La Rochelle (Charente-Inférieure)
Condamné à mort et fusillé le 27 octobre 1943 à Angers (Maine-et-Loire).
Ajusteur-balancier au service Voie et Bâtiments de Nantes, Pierre (Marcel) Levant est entré aux Chemins de fer de l’État à Serquigny, dans l’Eure, le 16 novembre 1936, année également de son entrée au parti communiste. Muté le 1er juin 1939 à Nantes, il vit dans cette ville avec sa femme Germaine, née Brillet, et leurs deux enfants, Jeanne et Bernard.
Sollicité par un camarade de travail en février 1943, il rejoint le Front national, la résistance communiste. Ayant rencontré le responsable politique régional, Léon Renard alias « André », il se voit confier la reconstitution de la section de Nantes, démantelée par les arrestations. Sous le nom de « Marcel », il recrute des militants et diffuse les tracts et les journaux clandestins du Front national (L’Humanité, La Vie ouvrière). Il gère également les cotisations destinées à alimenter la caisse de secours de l’organisation.
Le 10 juillet 1943, vers 22 h 30, Pierre Levant tombe dans un guet-apens monté par la brigade spéciale d’Angers et la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté], qui l’arrête au passage à niveau de Chantenay. « André » lui avait fixé rendez-vous ce soir-là afin de prendre contact avec le responsable FTP « Jean », Marcel Lerbret, en vue d’un acte de sabotage sur la voie ferrée Nantes-Couëron. Sont également arrêtés ses camarades Pierre Legendre, Marcel Lerbret, Roger Bécaud, Maurice Basset et Léon Renard, sur lequel les policiers découvrent d’importants documents dissimulés dans une chaussure.
Interrogé, « André » livre toute l’organisation et sera retourné par les Allemands. Une vingtaine d’hommes sont pris dans cette affaire. Pierre Levant est condamné à mort par le Feldkriegsgericht de la Feldkommandantur 518 de Nantes [tribunal militaire du commandement militaire de l’armée d’occupation] le 14 octobre 1943, avec Pierre Legendre et Marcel Lerbret, pour activité de franc-tireur.
Ils sont tous les trois fusillés le 27 octobre, à 8 heures, au champ de tir de Belle-Beille à Angers en compagnie d’autres résistants communistes : Robert Albert, Louis Coquet, Louis Choimet, Henri Deniaud, Henri Thomazic. Entre-temps, Jeanne, la fille de Pierre Levant, a été tuée au cours du bombardement du 16 septembre 1943.
Pierre Levant reçoit la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné résistant le 8 juin 1953.
Photo : Pierre Levant. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.
Sources : SNCF, 118 LM 120/13 ; 118 LM 001/2 ; D00265136 ;SHD DAVCC, 21 P 563282, 20 P 615 ; RM ; CGC ; DBMOF ; C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty et D. Leneveu (dir.), Les Fusillés, 2015
Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).