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MASSUYEAU Marcel

Né le 26 novembre 1892 à Fontenay-le-Comte (Vendée) Mort en déportation le 26 octobre 1944 à Hersbruck (Allemagne). Marcel (Georges, Ernest) Massuyeau est le fils du chef de la gare de Beillant, sur la ligne de Chartres à Bordeaux, en Charente-Inférieure. Il entre aux Chemins de fer de l’État le 10 avril 1911 comme élève […]

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MASSUYEAU Marcel

Né le 26 novembre 1892 à Fontenay-le-Comte (Vendée)
Mort en déportation le 26 octobre 1944 à Hersbruck (Allemagne).

Marcel (Georges, Ernest) Massuyeau est le fils du chef de la gare de Beillant, sur la ligne de Chartres à Bordeaux, en Charente-Inférieure. Il entre aux Chemins de fer de l’État le 10 avril 1911 comme élève piqueur à l’essai à Bécon-les-Bruyères au service de la Voie. Mobilisé, il combat pendant toute la Première Guerre mondiale. À son retour, il se marie avec Alice Reval le 12 février 1919. Le couple aura deux filles, Colette et Monique. Il reprend son service le 17 avril 1919 à Mantes, avant d’être muté à Vernon (Eure) comme piqueur à la Voie. Il est révoqué suite aux grèves de 1920 mais réintégré, par décision du 24 juillet 1924, dans le même emploi mais cette fois-ci à Paris-Montparnasse. Il gravit les échelons et devient chef de district de 1re classe à Vimoutiers, Mesnil-Mauger de 1927 à 1930, Saint-Jean-d’Angély de 1930 à 1933 et Parthenay de 1933 à 1935. Le 15 mars 1935, il est muté à Sainte-Pazanne en Loire-Inférieure.

Ce patriote choisit de résister. En mai 1943, il rejoint le réseau Cohors-Asturies sous le pseudonyme de « Le Moineau ». Grâce à son emploi, il fournit de précieux renseignements et facilite des passages pour des aviateurs alliés. Il s’emploie à couvrir toute la zone géographique de la Basse-Loire.

Mais, à partir de janvier 1944, les services allemands commencent à frapper le réseau. La Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] appréhende Marcel Massuyeau dans son bureau à Sainte-Pazanne, le 20 mai 1944. Il est emmené et interné à la prison Lafayette à Nantes. Placé en détention de sécurité, il est transféré à Compiègne-Royallieu (n° 40336), préalablement à sa déportation le 18 juin au camp de concentration de Dachau (matricule 72766).

Dès la fin de la quarantaine, il est envoyé au travail forcé à Flossenbürg et dans son terrible Kommando d’Hersbruck, près de Nuremberg, où les détenus doivent déblayer des roches pour aménager des galeries souterraines. Il y meurt le 26 octobre 1944.

Décoré de la Croix de guerre, médaillé de la Résistance, Marcel Massuyeau a obtenu la mention « Mort pour la France » en juillet 1948 et le titre de Déporté résistant en avril 1964. Son épouse s’est vu délivrer deux attestations de reconnaissance : l’une signée par le général Eisenhower et l’autre par le gouvernement britannique. Quant à la SNCF, elle rappelle sa mémoire aux gares de Sainte-Pazanne, où une plaque lui est consacrée, et de Nantes. Son frère Paul Massuyeau participa activement aux combats de la libération de Paris.

Stéphane Simonnet, Hervé Barthélémy

Photo : Marcel Massuyeau. Service historique de la Défense, division des Archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC).

Sources : SNCF, 118 LM 108/1 ; SNCF, 2008/024/ÉTAT/1029/8 ; SHD DAVCC, 21 P 514083 ; AD Loire-Atlantique, 1694 W 14, 1 J 1004 ; RM (informations de Carlos Fernandez) ; CGC ; FMD

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

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