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PIRON Pierre

Né le 4 avril 1914 à Nantes (Loire-Inférieure) Mort en déportation le 8 juillet 1944 à Mauthausen (Autriche). Le 6 avril 1935, Pierre (Baptiste, Henri) Piron épouse Élisabeth Chedorge. Ils auront huit enfants : Pierre (né en 1933), Renée (1934), Michel (1936), Guy (1937), Monique (1939), Serge (1940), Ginette (1942, décédée en 1944) et Simone […]

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PIRON Pierre

Né le 4 avril 1914 à Nantes (Loire-Inférieure)
Mort en déportation le 8 juillet 1944 à Mauthausen (Autriche).

Le 6 avril 1935, Pierre (Baptiste, Henri) Piron épouse Élisabeth Chedorge. Ils auront huit enfants : Pierre (né en 1933), Renée (1934), Michel (1936), Guy (1937), Monique (1939), Serge (1940), Ginette (1942, décédée en 1944) et Simone (1944). De la classe 1934, bureau de recrutement de Nantes, Pierre Piron part quelques jours après son mariage effectuer son service militaire au 355e régiment d’artillerie légère parachutiste, où il est brigadier du 24 avril 1935 au 13 octobre 1936. Charpentier, titulaire du certificat d’études primaires, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 21 juin 1937 comme homme d’équipe à l’essai à Nantes. Il est affilié un an plus tard à la caisse de retraite et définitivement embauché. Le 1er janvier 1941, il passe homme d’équipe de manœuvres à Nantes-Blottereau.

Domicilié rue de la Petite-Roche à Nantes-Chantenay, voie située en face des rails, il se lie d’amitié avec ses voisins : Marguerite Braud et son fils Alphonse, instituteur communiste bien connu dans le quartier. La famille Piron, qui s’agrandit, déménage et s’installe à quelques pas de là au Doulon dans une grande bâtisse qu’ils surnomment « Le Manoir ». La taille et l’isolement du bâtiment permettent de recueillir des aviateurs alliés et des républicains espagnols qui se réfugient dans les wagons à proximité. Le 23 juin 1941, Alphonse Braud est arrêté. Il sera déporté dans le convoi parti de Compiègne le 6 juillet 1942 et mourra le 17 septembre à Auschwitz. À l’été 1943, Marguerite, surnommée « tante Margot » par les enfants de Pierre Piron, fait entrer celui-ci au Front national, organisation communiste

Agent du secteur Blottereau-Doulon, Pierre, avec l’aide d’Élisabeth, distribue des tracts, loge des militants clandestins où illégaux et participe à certains sabotages. Mais lorsqu’Élisabeth découvre deux pistolets cachés dans la buanderie sous une pile de linge, elle lui signifie qu’elle se refuse à cacher des armes à son domicile. Suite aux bombardements alliés à Nantes les 16 et 23 septembre 1943 qui ont provoqué d’importants dégâts, comme beaucoup de Nantais la famille Piron franchit la Loire et part se réfugier chez une grand-mère à La Rousselière-Vertou.

C’est là que Pierre est arrêté le 3 mars 1944, pour détention et distribution de tracts du Front national. Le même jour, son collègue à la SNCF Sylvain Jamet est également arrêté. Interné à la prison Lafayette de Nantes, Pierre Piron est ensuite envoyé à Compiègne-Royallieu (n° 28853). Déporté à Mauthausen avec Sylvain Jamet et près de 1 500 détenus le 6 avril, il y reçoit le matricule 62980. Il est rapidement envoyé à Melk le 24 avril 1944, toujours en compagnie de son camarade. Ce site avait été choisi au début de l’année 1944 pour accueillir un nouveau camp dans la caserne von Birago, en raison notamment de son sous-sol qui est à l’origine du nom de code du projet auquel travaillent les détenus : le projet Quarz. Pierre Piron y est affecté à un poste de manœuvre (Hilfsarbeiter).

Le 8 juillet, vers 11 heures du matin, la 15e flotte aérienne américaine, ignorant la reconversion en lieu de détention du bâtiment militaire, bombarde violemment le camp de Melk. Les pertes sont très lourdes : 200 victimes immédiates et au moins autant de blessés sérieux, qui sont pour beaucoup ramenés le jour même au camp central, Melk ne disposant pas d’infirmerie. Le cheminot retourne donc à Mauthausen, mais ne survit pas à ses blessures et meurt au Revier [infirmerie] le 12 juillet 1944.

« Mort pour la France », Pierre Piron a obtenu le titre de Déporté résistant le 29 janvier 1954. Son nom figure sur la plaque de la gare de Nantes et sur celle de la gare de triage de Nantes-Blottereau.

Adeline Lee

Photo : Pierre Piron. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SNCF, 118 LM 108/1 ; SNCF, MIC 2001/7319 ; SHD DAVCC, 21 P 526150, LA 16998, 11698, MA 11/4, 16/2, 17/2, 40/3, 41/4, 11/4, 26 P 1132 (registre matriculaire original du camp de Mauthausen) ; AD Loire-Atlantique, 1694 W 14, 27 J 50 (fonds Pierre Piron, son fils) ; RM (informations de Carlos Fernandez) ; CGC ; FMD ; DBMOF

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

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