Né le 2 mai 1896 à Nedde (Haute-Vienne) – Mort en déportation le 20 mars 1945 à Neu-Stassfurt (Allemagne).
Le 8 juin 1944, vers 17 heures, la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] fait irruption dans le dépôt de Limoges à la suite d’un sabotage. Camille Michel est mortellement blessé par balles, un apprenti est atteint au bras. Les agents de l’atelier et des bureaux, y compris les femmes, sont rassemblés et descendus dans la fosse du chariot transbordeur. Un membre de la Sipo-SD muni d’une liste appelle plusieurs noms, sans résultat, puis demande à consulter la feuille de service. À 18 heures 30, les Allemands se retirent en emmenant notamment le chef de dépôt, M. Lespes. Absents lors de la rafle mais figurant sur la liste, Lucien Thomas et Henri Lavergne, chef de brigade de manœuvres, sont recherchés. Celui-ci, cheminot depuis janvier 1919, marié et père d’une fille, est arrêté le soir même à son domicile, avenue Locarno. Emprisonné à Limoges, il est rapidement placé en détention de sécurité et transféré le 11 juin à Compiègne-Royallieu (no 40971). Le 17 août 1944, il est embarqué en forêt de Rethondes dans le dernier convoi parti de ce camp vers Buchenwald, où après avoir été enregistré (mat. 78780), il est affecté le 14 septembre au Kommando de Neu-Stassfurt. Il y meurt le 20 mars 1945.
Le titre de Déporté résistant lui est attribué le 13 mai 1954. Son nom est honoré par le monument aux morts du dépôt et la plaque de la gare de Limoges.
Hervé Barthélémy, Stéphane Robine
Sources : Archives SNCF, CXXV.2 118 LM 108/1 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 473493 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots.