Mémoire

SARRETTE Louis

Né le 16 octobre 1902 à Milhac-d’Auberoche (Dordogne) – Mort en déportation le 21 novembre 1944 à Melk (Autriche). Fils d’un sous-chef de brigade, Louis Sarrette entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 26 août 1918 comme auxiliaire stagiaire à Bergerac (Dordogne). Après avoir été titularisé le 1er septembre 1918, il part à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde) […]

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Né le 16 octobre 1902 à Milhac-d’Auberoche (Dordogne) – Mort en déportation le 21 novembre 1944 à Melk (Autriche).

Fils d’un sous-chef de brigade, Louis Sarrette entre à la Compagnie du Paris-Orléans le 26 août 1918 comme auxiliaire stagiaire à Bergerac (Dordogne). Après avoir été titularisé le 1er septembre 1918, il part à Saint-Laurent-des-Combes (Gironde) le 11 avril 1920, où il est d’abord stagiaire, puis élève-bureau à compter du 1er octobre 1920. À partir du 9 avril 1921, il occupe un emploi identique à Sainte-Foy-la-Grande et passe mineur facteur (employé commercial de moins de 21 ans) le 1er mai 1922. Le 7 novembre 1922, il démissionne pour effectuer son service militaire au 144e régiment d’infanterie jusqu’en mai 1924. Après avoir quitté l’armée, il est facteur mixte à l’essai à La Coquille (Dordogne), puis occupe le même poste à Donzenac (Corrèze) à partir du 24 mars 1925, avant de retourner à La Coquille un mois plus tard. Il passe facteur mixte le 3 juillet. Le 30 août 1927, il est muté dans le même emploi à Thiviers. Il rejoint Nexon (Haute-Vienne) le 19 mars 1935, ou il est nommé facteur enregistrant. Le 7 octobre 1937, il passe chef de gare intérimaire de 2e classe à Limoges avant de devenir sous-chef de cette gare (2e classe) le 22 décembre 1938. Le 27 décembre 1928, Louis Sarrette avait épousé Eugénie Bernard. Ils ont deux filles : Henriette, née le 30 janvier 1935, et Annette, le 11 février 1940. Fin 1941, il se met à distribuer des documents de propagande antiallemands. En novembre 1942, la résistance des cheminots de la gare de Limoges-Bénédictins puis des alentours s’organise sous la direction de Paul Vives-Caillat, dont Louis Sarrette devient l’adjoint. Responsable de la diffusion des tracts et de la presse clandestine, il fournit également des renseignements sur les mouvements ferroviaires et des indications pour les sabotages de voies. Le 31 janvier 1944, vers midi, deux civils sonnent au 23, rue Petiniaud-Dubos, domicile des époux Sarrette, situé à deux pas de la gare. Après être descendu pour ouvrir, Louis Sarrette remonte terminer son déjeuner sans s’occuper des deux hommes venus chercher le locataire du rez-de-chaussée. N’ayant pas trouvé l’homme qu’ils cherchaient, les inspecteurs allemands vont chez les époux Sarrette et constatent l’absence de Mme Sarrette sortie faire une course. Ils accusent son mari de l’avoir envoyée prévenir celui qu’ils étaient venus arrêter et l’arrêtent à son tour. Incarcéré à Limoges, Louis Sarrette est transféré le 9 mars 1944 à Compiègne-Royallieu, où les Allemands lui attribuent le no 29021. Le 6 avril, il est déporté à Mauthausen avec près de 1 500 hommes. Le 8 avril, il est immatriculé 63138 et, le 24, il fait partie du deuxième groupe de détenus envoyé vers le nouveau camp annexe de Melk, ouvert trois jours plus tôt. Ce site a été choisi comme lieu d’implantation d’un nouveau camp en raison notamment de son sous-sol qui sera à l’origine du nom de code du projet auquel travaillent les détenus : le projet Quarz. Ces derniers sont placés dans les bâtiments de la caserne von Birago. Dans ce camp, il est affecté à un poste de manœuvre (Hilfsarbeiter). Louis Sarrette est mort à Melk le 21 novembre 1944.

« Mort pour la France », il a obtenu le titre de Déporté résistant le 14 octobre 1954. Il est titulaire de la Médaille de la Résistance. Son nom a été porté sur la plaque de la gare de Limoges.

Adeline Lee

Sources : Archives SNCF, 118 LM 109/2 ; 2005/028/ÉTAT/90/2 ; MIC 1998/4937 D00172672, B00013163 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 535886, LA 8538, MA 13/3, 16/2, 41/5, 36, 39/3, 21 P 1132 (registre matriculaire original du camp de Mauthausen) ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

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