Né le 23 octobre 1905 a Vigeville (Creuse) – Abattu lors de son arrestation le 8 juin 1944 à Limoges (Haute-Vienne).
Le 8 juin 1944, vers 17 heures, la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] fait irruption dans le dépôt de Limoges. Camille Michel, ouvrier ajusteur, a peut-être alors tenté de fuir, toujours est-il qu’il est fauché par une rafale de pistolet-mitrailleur. Il est abandonné à son sort, gisant dans une fosse de la remise nord, sous une machine. Son collègue Michel Barthélémy a été blessé au bras. Les agents de l’atelier et des bureaux, y compris les femmes, sont rassemblés manu militari et descendus dans la fosse du chariot. Un membre de la Sipo-SD muni d’une liste appelle plusieurs noms, sans résultat, puis demande à consulter la feuille de service. À 18 h 30, les Allemands se retirent en emmenant le chef de dépôt, M. Lespès, ainsi que le manœuvre auxiliaire Alexandre Le Blanc. Entre-temps, les policiers ont consenti à ce que les premiers soins soient prodigués aux blessés. Mais il est trop tard pour Camille Michel, qui meurt le soir même à son domicile, après avoir été ramené de l’hôpital. Il était marié et père de famille. Absents lors de la rafle, deux autres cheminots sont recherchés : le chef de brigade de manœuvres Henri Lavergne est arrêté chez lui, tandis que Lucien Thomas sera abattu en tentant de s’enfuir. Le titre d’Interné politique a été attribué à Camille Michel en 1947. Porté sur le monument aux morts du dépôt, son nom est visible aussi dans le hall de la gare de Limoges-Bénédictins.
Hervé Barthélémy, Stéphane Robine
Sources : Archives SNCF, 18 LM 095/10 ; 118 LM 055 ; D00164472, B00012775 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 378349, 21 P 597877 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots.