Mémoire

MOULY Roger

Né le 16 septembre 1921 a Monbalen (Lot-et-Garonne) – Arrêté dans le Reich, condamné a mort et guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandebourg-Görden (Allemagne). Roger Mouly est le fils des cheminots Pierre Mouly et Marie-Madeleine Aupetit, domiciliés à Réchignac, commune de Saint-Jory-de-Chalais (Dordogne), au passage à niveau 260. Célibataire, il habite 59, rue Champlain, […]

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Né le 16 septembre 1921 a Monbalen (Lot-et-Garonne) – Arrêté dans le Reich, condamné a mort et guillotiné le 13 septembre 1944 à Brandebourg-Görden (Allemagne).

Roger Mouly est le fils des cheminots Pierre Mouly et Marie-Madeleine Aupetit, domiciliés à Réchignac, commune de Saint-Jory-de-Chalais (Dordogne), au passage à niveau 260. Célibataire, il habite 59, rue Champlain, à Limoges (Haute-Vienne), où il entre le 9 août 1942 à la SNCF comme auxiliaire. Devenu homme d’équipe a l’essai le 30 septembre suivant, il est détaché le 19 janvier 1943 à Braunschweig (Brunswick) où il est employé par la Deutsche Reichsbahn à la gare de triage avec d’autres cheminots français, requis comme lui. Le petit groupe fait rapidement preuve de mauvaise volonté au travail et se livre assez ouvertement à une importante propagande antiallemande, affichant notamment son soutien envers les Alliés. Bientôt, les cheminots français se livrent à des actes de sabotage à la gare. Lors de la composition des trains, il leur arrive, par exemple, d’aiguiller les rames dans une direction contraire à celle qui était prévue, ou de provoquer leur collision en omettant volontairement de placer sur la voie le sabot d’enrayage qui permet de les freiner. Des wagons et leur contenu sont ainsi parfois sévèrement endommagés, lors du choc de l’accostage.

Mais leur activité est rapidement neutralisée. Le 11 octobre 1943, Roger Mouly est arrêté en compagnie de 13 de ses camarades sur dénonciation d’un travailleur volontaire français et d’un Alsacien. Placés en préventive, ils comparaissent les 19 et 20 juillet 1944 devant le Kammergericht [cour d’appel provinciale] de Berlin venu siéger à Braunschweig. Tous sont condamnés à mort pour « aide à l’ennemi », mais trois voient finalement leur peine commuée en celle de travaux forcés. Au lendemain du procès, ils sont conduits à la prison de Wolfenbüttel, puis peu après à la prison de Brandebourg-Görden pour y être exécutés. Roger Mouly est décapité le 13 septembre 1944, à 11 h 53.

Le titre de Déporté résistant lui a été attribué le 15 avril 1957. La SNCF a gravé son nom sur la plaque commémorative de la gare de Limoges-Bénédictins. Une plaque commémorative bilingue est dédiée à Roger Mouly et à ses camarades en gare de Brandebourg-sur-la-Havel.

Arnaud Boulligny

Sources : Archives SNCF, 118 LM 064/3 ; B00012862, D00165798 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 518862 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.

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