Jean-Claude Huckendubler (1923-2014)
Né en 1921, Jean-Claude Huckendubler entre à la SNCF au service de l’Exploitation en janvier 1943 après une licence en droit et un diplôme de l’école libre des sciences politiques ; il échappe ainsi au service du travail obligatoire : convoqué par les autorités allemandes, il répond : « Moi je ne pars pas. Je suis cheminot. »
Il multiplie les gestes qui témoignent de son refus de l’occupation sans rejoindre un mouvement ou un réseau de Résistance : par exemple il coupe des lignes de téléphone de campagne allemandes et fournit des informations précieuses sur les mouvements de troupes à Villeneuve-Saint-Georges, à Badan, à Laroche-Migennes où il est en formation, bien qu’il choisisse de rester « discret » et ne soit pas assimilé à un mouvement organisé : ses engagements personnels, pris dès 1940, se sont poursuivis à la SNCF. En juin 1944, il a vécu les premières heures du Débarquement à Laroche-Migennes, avant de revenir à Paris. À la Libération de Paris, Huckendubler a rejoint les FFI et était au poste de commandement de la circulation du réseau Sud-Est. Après quinze jours passés dans les FFI, il s’est aussitôt engagé pour la durée de la guerre, le 9 septembre, dans la 2e Division Blindée, au 501e régiment de chars de combat qui participe à la bataille d’Alsace et à la libération de Strasbourg. De Berchtesgaden, il rapportera comme unique prise de guerre un ouvrage de prestige publié par la Deutsche Reichsbahn à l’occasion du centenaire des chemins de fer allemands en 1935.
Démobilisé, il retourne à la SNCF où il entre au Service des approvisionnements qu’il quittera à sa retraite.
Source : entretien avec Jean-Claude Huckendubler, 9 février 2000, Rails et histoire