Né le 16 octobre 1907 à Périgueux (Dordogne) – Mort en déportation le 15 mars 1944 à Drutte (Allemagne).
Pierre (Robert, Jean-Baptiste) Nadaud est le fils de Prosper Nadaud et de Marie Arlie. En juillet 1932, il épouse à Tours Suzanne Galard, avec qui il aura un fils, Jean, né en décembre 1942. Il participe à la campagne de 1939-1940, à l’issue de laquelle il est fait prisonnier de guerre. Il s’évade le 22 octobre 1941 et reprend son poste. Le 9 juin 1930, après une formation d’apprenti à Limoges (1922-1925) qui en avait fait un forgeron, Pierre Nadaud était entré à la Compagnie du Paris-Orléans. Devenu sous l’Occupation intérimaire de traction à Limoges (Haute-Vienne), il assurait la permanence du service de la Traction au poste de commandement de l’exploitation de la ligne Paris-Toulouse entre Vierzon et Brive. Au printemps 1943, il entre en résistance. Il collecte de nombreux renseignements qu’il transmet notamment à un groupe FTP pour qu’il commette des sabotages sur les lignes à haute tension. Il renseigne aussi ses contacts sur les trains, leurs chargements, leurs itinéraires et les horaires. Le 24 novembre 1943, Pierre Nadaud est arrêté dans son bureau de Limoges, à la suite d’une lettre adressée à son beau-frère et interceptée par la censure allemande, qui le compromet. Interrogé et torturé, il ne révèle rien de ses activités clandestines. Incarcéré à la prison de Limoges, il est placé en détention de sécurité et transféré à Compiègne-Royallieu (no 23947). Le 22 janvier 1944, il est déporté avec plus de 2 000 hommes au camp de concentration de Buchenwald. Dès février 1944, il est transféré à Neuengamme et placé au travail forcé au Kommando de Drutte. Selon les témoignages, il tombe malade au début du mois de mars et est admis au Revier [infirmerie du camp]. Pierre Nadaud meurt le 15 mars 1944 d’un phlegmon et d’une septicémie.
« Mort pour la France », le titre de Déporté résistant lui est attribué en 1951. Son nom, porté sur le monument aux morts du dépôt de Limoges, est repris en gare de Limoges-Bénédictins.
Guillaume Quesnée, Henri Dropsy
Sources : Archives SNCF, 118 LM 108/1 ; LM 092/2 ; Service historique de la Défense, Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains, 21 P 519552 ; Rail et mémoire ; Cercle généalogique des cheminots ; Fondation pour la mémoire de la déportation.