150 ans d’histoire
Etablis à 4 km de Lille, les ateliers d’Hellemmes existent depuis 1873. Grand atelier du matériel de la Compagnie du chemin de fer du Nord avant la création de la SNCF en 1937, il a survécu aux deux conflits mondiaux du XXe siècle après avoir essuyé en 1944 des bombardements qui causèrent d’importantes destructions. 150 d’histoire tumultueuse donc, dédiés à la réparation des locomotives à vapeur, à la maintenance et à l’entretien des voitures. Les ateliers ont constamment suivi les évolutions techniques liées au ferroviaire. La maintenance, la réparation du matériel roulant et la fabrication de pièces métalliques pour les wagons, voitures et locomotives ont été pendant des décennies l’activité principale du site ferroviaire d’Hellemmes.
De 1950 à 1960, avec le développement progressif de l’électrification et la généralisation de la traction électrique, les installations sont modernisées et reconverties pour s’adapter aux transformations du matériel et aux évolutions technologiques. Le campus comprenait aussi un internat pour former les techniciens et les cheminots, avant la refonte progressive du site et son dévouement total à la maintenance, notamment par la construction de nouveaux ateliers plus modernes et mieux adaptés aux besoins des réparations.
Le projet Usine du Futur
Quant aux prochaines 150 années, le très récent atelier 57, un centre ultra moderne de maintenance des rames TGV et TER, en est le symbole.
La supervision de l’atelier, reconstruit dans une perspective durable et éco-responsable, est automatisée. Une commande à distance des ouvrants et la programmation du préchauffage de machines permet d’importantes économies d’énergie. En prime, l’isolation du bâtiment « atelier 57 » a été entièrement revue et des panneaux solaires, intégrés à la toiture, permettent entre autres de répondre aux besoins du lieu en chauffage.
Dans l’enceinte du site, des chariots électriques autonomes sont utilisés pour optimiser les flux. Ces solutions technologiques ont permis la disparition des rails, habituellement nécessaires à la circulation du matériel roulant dans l’usine. Ces systèmes de déplacement électriques autonomes, appelés « moovers », qui ont également débarrassé les hangars des portiques et ponts roulants classiques, permettent d’optimiser les déplacements du matériel roulant et des pièces détachées à l’intérieur du technicentre.
Les agents utilisent également des drones pour examiner la toiture des rames à rénover, ce qui a inclus les métiers et savoir-faire particuliers à cette technique dans les corps de métiers du technicentre.
Du point de vue de la méthode, l’évolution majeure est le passage à une maintenance prédictive et non plus corrective. Certes, on procédait jusqu’alors à des remplacements de pièces ou opérations liées au kilométrage des éléments : aujourd’hui, la maintenance est prédictive, exactement adaptée à l’usure réelle des différents composants. Les technologies adoptées, telles que la télédétection 3D par laser, permettent d’anticiper d’éventuels défauts sur les rames. Parmi les innovations numériques, on retient par exemple l’utilisation de lunettes connectées qui permettent à des experts de guider l’opérateur qui les porte à distance et en direct. Cela permet de traiter les situations problématiques inhabituelles et de faciliter les diagnostics et les dépannages à l’extérieur.
Le virage vers le numérique est aussi marqué par l’utilisation de robots-ponceurs dont la fonction est d’automatiser le ponçage de la surface des trains, afin qu’elle soit le plus lisse possible pour optimiser l’aérodynamisme de la rame.
Le technicentre d’Hellemmes ouvrira ses portes pour les Journées Européennes du Patrimoine le 15, 16 et 17 septembre. Une occasion en or pour les visiteurs de saisir toute l’étendue des techniques et des savoir faire singuliers qui vivent et se transmettent dans ce hub de maintenance. Réservez ici
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