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Mémoire

DOUET Gaston

Né le 4 juin 1910 à Châteaubriant (Loire-Inférieure) Mort en déportation le 1er mars 1943 à Hinzert (Allemagne). Fils de Jules Douet et de Sidonie Cochin, Gaston Douet se marie le 12 octobre 1934 à Châteaubriant avec Léa Hervé. Ils auront quatre enfants : Maryvonne (née en août 1936), Joëlle (mai 1938), Mauricette (août 1939) et […]

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DOUET Gaston

Né le 4 juin 1910 à Châteaubriant (Loire-Inférieure)
Mort en déportation le 1er mars 1943 à Hinzert (Allemagne).

Fils de Jules Douet et de Sidonie Cochin, Gaston Douet se marie le 12 octobre 1934 à Châteaubriant avec Léa Hervé. Ils auront quatre enfants : Maryvonne (née en août 1936), Joëlle (mai 1938), Mauricette (août 1939) et Noël (décembre 1940). Après avoir été cimentier, Gaston Douet entre au Réseau des Chemins de fer de l’État le 12 février 1937 et devient manœuvre au dépôt de Nantes Sainte-Anne (Loire-Inférieure). La famille s’installe en ville.

Mobilisé en 1939-1940, dans le cadre de l’affectation spéciale, le cheminot est remis à la disposition de la SNCF en juillet 1940. Soupçonné de propagande communiste et d’avoir participé à un attentat sur la voie ferrée entre Pont-Rousseau et Bouguenais, il est arrêté en avril 1942, chez lui, par la police française. Emprisonné à Nantes, il est déféré au parquet le 27 mars, puis remis en liberté provisoire le 2 mai.

Le 12 mai 1942, il est de nouveau arrêté, cette fois par les autorités allemandes. Interné à La Rochelle (Charente-Inférieure), il est ensuite transféré à Fresnes (Seine-et-Oise). Il est classé NN (Nacht und Nebel), ce qui implique sa déportation rapide et en secret vers le Reich.

Le 5 novembre 1942, il quitte la gare de l’Est en direction du camp spécial de la SS d’Hinzert. Gaston Douet y meurt, le 1er mars 1943, des mauvais traitements subis durant ces mois de détention.

La mention « Mort pour la France » est apposée sur son acte de décès et le titre de Déporté politique lui est attribué en 1954. Son nom figure sur le monument aux morts de la gare de Nantes.

Guillaume Quesnée, Carlos Fernandez

Photo : Gaston Douet. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SNCF, 118 LM 108/1 ; SNCF, D00239530 ; SNCF, 2001/001/ATDIV/162/30 ; SHD DAVCC, 21 P 444578 ; AD Loire-Atlantique, 1698 W 113, 1694 W 12 ; RM ; CGC ; FMD

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

BOURGEOIS Pierre

Né le 7 avril 1896 à Abbaretz (Loire-Inférieure) Mort en déportation le 24 août 1944 à Buchenwald (Allemagne). Pierre Bourgeois est le fils de Jean Bourgeois et de Jeanne Lebreton. Appelé au service militaire en 1915, il combat durant toute la Première Guerre mondiale et n’est démobilisé qu’en octobre 1919. En mai 1920, il entre […]

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Né le 7 avril 1896 à Abbaretz (Loire-Inférieure)
Mort en déportation le 24 août 1944 à Buchenwald (Allemagne).

Pierre Bourgeois est le fils de Jean Bourgeois et de Jeanne Lebreton. Appelé au service militaire en 1915, il combat durant toute la Première Guerre mondiale et n’est démobilisé qu’en octobre 1919. En mai 1920, il entre à la Compagnie du Paris-Orléans comme auxiliaire. Il est titularisé en mai 1921 et devient cantonnier à Chantenay (Loire-Inférieure), près de Nantes, où il habite avec son épouse, Marie-Louise Blais, blanchisseuse. Ensemble, ils ont deux enfants : Odette, née en novembre 1924, et Jean, né en avril 1927. Militant communiste, Pierre Bourgeois est membre du syndicat unitaire des cheminots.Durant l’Occupation, il fabrique et distribue des tracts. Il assure aussi des liaisons avec le groupe FTP de la gare de Nantes-Blottereau. En décembre 1942, la mairie de Nantes et la police française reçoivent une lettre anonyme dénonçant ses activités. Le 31 du mois, le domicile de Pierre Bourgeois est perquisitionné et il est arrêté, accusé de détention de machine à écrire, de confection et distribution de tracts, ainsi que de sabotage de matériel ferroviaire.

Le 15 avril 1943, il est condamné par la section spéciale de la cour d’appel de Rennes à deux ans de prison et 1 200 F d’amende. Il est incarcéré successivement dans les prisons françaises de Nantes, Vitré, Poissy, Melun, Châlons-sur-Marne. Au printemps 1944, à leur demande, il est livré aux Allemands et conduit au camp de Compiègne, où il reçoit le numéro 33458.

Sa déportation est déjà décidée. Aussi part-il rapidement, dès le 12 mai 1944, dans un important convoi de 2 073 hommes qui prend la direction du camp de concentration de Buchenwald. Immatriculé 51343 le 14, Pierre Bourgeois y meurt le 24 août 1944, lors d’un raid aérien allié qui vise et détruit l’usine d’armement de la Gustloff, installée à côté du camp.

La mention « Mort pour la France » a été apposée sur son acte de décès et il reçoit en 1963 le titre de Déporté résistant. Son nom figure sur la plaque de la gare de Nantes.

Guillaume Quesnée, Carlos Fernandez

Sources : SHD DAVCC, 21 P 429368 ; AD Loire-Atlantique, 1693 W 109, 1694 W 44 ; RM ; CGC ; FMD ; DBMOF ; Notre métier (magazine interne de la SNCF), n° 82.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

BESNIER Gabriel

Né le 25 juillet 1889 à Paris XXe (Seine) Mort en détention le 6 mars 1941 au Croisic (Loire-Inférieure). Avant d’entrer aux Chemins de fer de l’État en 1918, Gabriel Besnier s’est d’abord engagé à 18 ans dans la Marine nationale. C’est après une carrière de chauffeur de locomotive qu’il prend sa retraite à Nantes, en […]

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BESNIER Gabriel

Né le 25 juillet 1889 à Paris XXe (Seine)
Mort en détention le 6 mars 1941 au Croisic (Loire-Inférieure).

Avant d’entrer aux Chemins de fer de l’État en 1918, Gabriel Besnier s’est d’abord engagé à 18 ans dans la Marine nationale. C’est après une carrière de chauffeur de locomotive qu’il prend sa retraite à Nantes, en Loire-Inférieure. On ne lui connaît pas jusqu’à la déclaration de guerre d’activités syndicales ou politiques. Il appartenait simplement à une association d’anciens combattants.

C’est pourtant une activité supposée ou un lien avec le parti communiste désormais interdit qui provoque son arrestation, chez lui, le 17 février 1941. Lors de la perquisition, le revolver avec lequel sa fille s’était suicidée en 1932, qu’il avait conservé, est découvert. Emmené à la prison Lafayette de Nantes où il passe la nuit, il est transféré le lendemain au centre de séjour surveillé du Croisic.

Dans un courrier du 22 février adressé au préfet, son épouse alerte les autorités sur l’état de santé préoccupant de son mari, qui était soigné pour une maladie pulmonaire. Il attend malgré tout pendant neuf jours la visite d’un médecin, qui constate alors son état critique. Mais son transfert à l’hôpital est refusé. Il meurt en détention le 6 mars 1941, à midi, d’une pleurésie.

Le titre d’Interné politique lui est reconnu en janvier 1963. Son nom a été gravé sur le monument visible en gare de Nantes, « à la mémoire des agents SNCF résistants. Arrondissements de Nantes ».

Carlos Fernandez, Clément Gosselin

Photo : Gabriel Besnier. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SHD DAVCC, dossier statut ; Archives départementales de la Loire-Atlantique, 1693 W 117 et 118, 1694 W 43 et 45 ; RM ; CGC.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

ANDRÉ Georges

Né le 8 août 1923 à Nantes (Loire-Inférieure) Mort en déportation le 2 mai 1944 à Bergen-Belsen (Allemagne). Georges André, manœuvre à la SNCF, est domicilié chez ses parents à Nantes, lorsqu’il est en 1943 requis par les Allemands pour le STO. Avec un camarade, il refuse de partir travailler en Allemagne, devient réfractaire et […]

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Né le 8 août 1923 à Nantes (Loire-Inférieure)
Mort en déportation le 2 mai 1944 à Bergen-Belsen (Allemagne).

Georges André, manœuvre à la SNCF, est domicilié chez ses parents à Nantes, lorsqu’il est en 1943 requis par les Allemands pour le STO. Avec un camarade, il refuse de partir travailler en Allemagne, devient réfractaire et quitte Nantes pour le sud de la France afin de tenter de rejoindre les Forces françaises libres.

Le 23 juillet 1943, Georges André est arrêté par la Gestapo près d’Hendaye (Basses-Pyrénées), alors qu’il tente de passer la frontière franco-espagnole. Les autorités allemandes l’emmènent aussitôt à la prison de Biarritz. Il est transféré à la prison de Mont-de- Marsan, où il reste jusqu’au 15 août 1943, puis vers le fort du Hâ, à Bordeaux. Le 31 août 1943, il quitte Bordeaux pour Compiègne, où il est enregistré avec le n° 18216. Le 28 octobre 1943, il est déporté au camp de concentration de Buchenwald. À son arrivée, il reçoit le matricule 30727.

Dès le 20 novembre 1943, il est transféré au camp de Dora, où il travaille dans des conditions terribles a l’installation du tunnel pour que soient installées les futures chaînes d’assemblage des V2, les armes secrètes d’Hitler. Souffrant de phlegmons, il est placé à l’infirmerie du 14 au 26 mars 1944. Le 27 mars, il est envoyé dans un transport d’« inaptes au travail » au camp de Bergen-Belsen, où il décède le 2 mai 1944.

La mention « Mort pour la France » est apposée sur son acte de décès et le titre de Déporté résistant lui est attribué en 1953.

Guillaume Quesnée, Thomas Fontaine

Sources : SHD DAVCC, 21 P 418256 ; RM ; CGC ; FMD ; La Coupole – centre d’histoire et de mémoire de la Seconde Guerre mondiale des Hauts-de-France.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

ROBERT Mathieu

Né le 28 janvier 1914 à Messac (Ille-et-Vilaine) Exécuté le 4 août 1944 à Clédy (Ille-et-Vilaine). Embauché le 12 mars 1937 comme homme d’équipe à Nantes (Loire-Inférieure), Mathieu (Julien, Marie) Robert est marié et père d’un enfant.Il est également membre des FTP (Francs-tireurs partisans). Les 3 et 4 août 1944, il participe avec d’autres résistants […]

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Né le 28 janvier 1914 à Messac (Ille-et-Vilaine)
Exécuté le 4 août 1944 à Clédy (Ille-et-Vilaine).
Embauché le 12 mars 1937 comme homme d’équipe à Nantes (Loire-Inférieure), Mathieu (Julien, Marie) Robert est marié et père d’un enfant.Il est également membre des FTP (Francs-tireurs partisans). Les 3 et 4 août 1944, il participe avec d’autres résistants à la chasse aux soldats allemands en retraite.

Le 4 août 1944, avec deux autres résistants, Mathieu Robert cherche des soldats isolés dans les bois de Bœuvres. Alors qu’ils se dirigent vers le village de Clédy, ils découvrent un soldat qu’ils font prisonnier. Mais ils n’ont pas vu la quarantaine de soldats cachés à l’orée du bourg et se dirigeant vers Saint-Nazaire. Auguste Meilleray est abattu d’une rafale ; le plus jeune des trois parvient à s’enfuir. Mathieu Robert, blessé, est capturé. Il est torturé avant d’être abandonné agonisant dans un fossé.

La mention « Mort pour la France » a été apposée sur son acte de décès. Le nom de Mathieu Robert a été gravé par la SNCF sur le monument de la gare de Nantes.

Hervé Barthélémy, Véronique Desormeaux

Sources : SNCF, 118 LM 093/6 ; SNCF, 2009/002/ÉTAT/0469 ; SNCF, 2001/001/ATDIV/610/15 ; SHD DAVCC, 21 P 143956 ; AD Loire-Atlantique, 1134 W 40, 1694 W 14, 27 J 50 ; RM (notes de Carlos Fernandez) ; CGC.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

POIRIER Marin

Né le 9 avril 1903 à Fougères (Ille-et-Vilaine) Condamné à mort et fusillé le 30 août 1941 à Nantes (Loire-Inférieure).   Marin (Alain) Poirier, cuisinier à Paris avant de partir cinq ans sur les océans, entre aux Chemins de fer de l’État en décembre 1925 comme cantonnier. En 1940, il est garde-barrière au passage à […]

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POIRIER Marin

Né le 9 avril 1903 à Fougères (Ille-et-Vilaine)
Condamné à mort et fusillé le 30 août 1941 à Nantes (Loire-Inférieure).

 

Marin (Alain) Poirier, cuisinier à Paris avant de partir cinq ans sur les océans, entre aux Chemins de fer de l’État en décembre 1925 comme cantonnier. En 1940, il est garde-barrière au passage à niveau 38 de la place de la Bourse à Nantes, où il habite chemin de la Gaudinière avec sa femme, Eugénie Fourrage.

Dès le début du conflit, militant SFIO, il œuvre au sein du Comité d’entente des anciens combattants, spécialement créé pour la circonstance sous la présidence de Léon Jost. Son rôle est, en effet, d’épauler les pouvoirs publics dans l’application des mesures de défense passive et dans l’assistance apportée aux réfugiés et aux mobilisés. Il apporte une contribution appréciée dans un milieu qu’il connaît bien : lui-même est un vétéran de la campagne du Maroc, membre de l’Union des camarades des tranchées. Avec la défaite, cette organisation se mue en un Comité d’aide aux prisonniers autorisé par l’occupant, alors que des milliers de soldats français capturés sont parqués dans des camps de transit, notamment à Châteaubriant, à Savenay et à Nantes, dans l’attente de leur transfert vers l’Allemagne.

Là encore, Marin Poirier répond présent et c’est ainsi qu’il entre très tôt dans la Résistance organisée alors que son refus s’était déjà traduit en actes, notamment le sabotage des camions britanniques abandonnés dans la débâcle sur le petit port pour que l’ennemi ne puisse pas les utiliser. Dès l’été 1940, il entre donc dans le mouvement Bouvron-Nantes fondé par Auguste Bouvron, au sein du groupe Bocq-Adam. Marin Poirier a été contacté par Henri Adam, dont l’adjoint, Roger Astic, est en relation avec le réseau du musée de l’Homme Hauet-Vildé. Sous couvert du Comité d’aide aux prisonniers, c’est toute une filière d’évasion qui se met en place avec Paul Birien, Joseph Blot, Auguste Blouin, Alexandre Fourny (membre du réseau Georges-France 31), Georges Grandjean, Léon Jost, Marcelle Littoux et Fernand Ridel, à laquelle Marin Poirier apporte naturellement sa contribution. Il faut fournir des vêtements et des faux papiers aux évadés, les acheminer par chemin de fer ou par un réseau de passeurs vers la ligne de démarcation. Il les convoie ainsi vers la zone libre par une des deux voies empruntées par l’organisation, via Angoulême (Charente) et La Rochefoucauld, où ils sont pris en charge par un garçon de café.

Parallèlement, il transmet à Henri Adam des renseignements sur le trafic ferroviaire allemand et participe aussi à des coups de main, comme la tentative de destruction à l’aide d’une bombe artisanale du Soldatenheim (« foyer du soldat ») de la place Royale, le 26 décembre 1940. Les jours des membres du groupe sont cependant comptés : l’ampleur des évasions des prisonniers français conduit la Geheimfeldpolizei (GFP, police secrète de campagne) à enquêter. Elle y parvient sans trop de difficultés, assistée d’un collaborateur qui n’est autre que le nouveau président de l’Union fédérale des anciens combattants.

Le 20 janvier 1941, au cours d’un vaste coup de filet, Marin Poirier est arrêté à son lieu de travail par la GFP et écroué à la maison d’arrêt de Nantes. Sur lui et à son domicile sont découverts des itinéraires pour conduire les prisonniers en zone libre et des cartons de reconnaissance portant un numéro, mais aussi des fausses cartes d’identité et des cartes d’alimentation. En outre, un tract gaulliste est trouvé dans son portefeuille. Le 15 juillet 1941, les membres du groupe comparaissent devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 518 de Nantes [commandement militaire de l’armée d’occupation], qui prononce des peines de détention à leur encontre. Marin Poirier est condamné à quatre ans et deux mois de réclusion en pénitencier (Zuchthaus), avec confusion des peines, pour complicité d’intelligence avec l’ennemi (Beihilfe zur Feindbegünstigung) et de non-remise d’un tract antiallemand.

Mais le 16 août, le commandant militaire allemand en France (MBF) annule le jugement le concernant. Marin Poirier est donc renvoyé devant la juridiction du chef de la circonscription militaire B d’Angers (Maine-et-Loire) qui, le 27 août, lui inflige la peine de mort pour intelligence avec l’ennemi (Feindbegünstigung). Auguste Bouvron, le chef de l’organisation, étant en fuite, le rôle de Marin Poirier semble être passé au premier plan. De plus, son cas s’est trouvé aggravé par les déclarations d’un codétenu auquel il a confié être « un ennemi acharné des Allemands ». C’est en vain que le bâtonnier Guinaudeau, le défenseur de Marin Poirier, et le professeur Duméril, l’interprète de la préfecture, déposent un recours en grâce. Ce second jugement est entériné et rendu exécutoire par le MBF le 30 août 1941. Il est fusillé à 12 h 15.

Le professeur Duméril a relaté les derniers instants de Marin Poirier : « Le condamné a refusé de se laisser attacher au poteau et bander les yeux. L’abbé Fontaine est resté à côté de lui pendant que le peloton se préparait, puis l’a embrassé et s’est écarté d’environ trois mètres. M. Poirier a crié d’une voix forte : “Je suis innocent. Vive la France !”, puis est tombé foudroyé […]. » Peu de temps après sa mort, son corps est transporté et inhumé au cimetière de Saint-Julien-de-Concelle avec ceux d’autres fusillés. Au printemps 1945 à lieu leur exhumation et l’identification par les familles. Depuis, Marin Poirier repose au cimetière de La Chauvinière. Quant à ses compagnons jugés avec lui le 15 juillet, ils furent exécutés comme otages le 22 octobre 1941, en représailles à l’assassinat du Feldkommandant de Nantes. Marcelle Littoux fut déportée en Allemagne dans le cadre de la procédure NN. Le titre d’Interné résistant a été attribué à Marin Poirier, le premier fusillé nantais, le 14 juin 1961. Le 14 novembre 1948 est inauguré dans un quartier de cheminots, place du Vieux-Doulon à Nantes, un monument à sa mémoire représentant son buste. La cité cheminote du Vieux-Doulon porte son nom, ainsi qu’une salle de réunion SNCF située aux ateliers du Grand-Blottereau où trône une réplique de son buste. Deux rues perpétuent sa mémoire, à Savenay et à Bouguenais.

Stéphane Robine

Photo : Marin Poirier. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SNCF, 118 LM 109/2 ; SNCF, 2009/001/ÉTAT/828/1 ; SHD DAVCC, 21 P 526688 ; SHD, 28 P 8/38/3 ; AN, F 60/1570 n° 78 ; Institut d’histoire sociale CGT Cheminots ; RM (discours de Carlos Fernandez le 30 août 2011) ; CGC ; C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty et D. Leneveu (dir.), Les Fusillés, 2015.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

PÉRON Georges

Né le 1er novembre 1905 à Luisant (Eure-et-Loire) mort le 19 août 1944 à Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire). D’abord employé de commerce, Georges (Benjamin, Alain, Ernest) Péron entre au chemin de fer le 22 mai 1923, comme élève de bureau à l’essai en gare de Nantes. Confirmé l’année suivante, il est nommé mineur facteur [employé commercial de moins […]

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Né le 1er novembre 1905 à Luisant (Eure-et-Loire)
mort le 19 août 1944 à Saint-Clément-des-Levées (Maine-et-Loire).

D’abord employé de commerce, Georges (Benjamin, Alain, Ernest) Péron entre au chemin de fer le 22 mai 1923, comme élève de bureau à l’essai en gare de Nantes. Confirmé l’année suivante, il est nommé mineur facteur [employé commercial de moins de 21 ans] le 1er juin 1925. Quelques mois plus tard, après son service militaire, il est licencié pour « baisse du trafic ». Il est réadmis le 1er décembre 1928 comme facteur aux écritures à l’essai en gare de Montmorillon, avant d’être muté à Hennebont, puis dans les gares de Malestroit (Finistère), La Baule (Loire-Inférieure) et La Chapelle-Anthenaise près de Laval (Mayenne). Le 21 novembre 1935, il est nommé chef de halte à Saint-Clément-des-Levées sur la ligne Nantes-Lyon. Remarié avec une employée SNCF, il a deux enfants : le premier né en 1932, qui meurt en 1939, le second né en 1935.C’est en 1942 que Georges Péron entre en résistance. Il participe notamment à plusieurs sabotages au moment du débarquement de Normandie. L’un d’eux ralentit la marche d’un convoi de détenus déportés vers les camps d’Allemagne, permettant l’évasion de plusieurs prisonniers. À la Libération, il participe aux combats.

Le 19 août 1944, à la tête d’une dizaine d’hommes, il attaque un détachement de soldats allemands qui venaient de franchir la Loire.Lors de l’assaut, il reçoit une balle en plein front et meurt quarante-cinq minutes plus tard.

Une rue porte son nom à Saint-Clément-des-Levées et un monument a été édifié sur le lieu de sa mort. Son nom figure, seul, sur la plaque qui avait été posée à la gare aujourd’hui désaffectée. La mention « Mort pour la France » a été apposée sur son acte de décès.

Sources : SNCF, 118 LM 093/6 ; SNCF, PERON/SN_PERON/IMPORT_21576 ; SHD DAVCC, 21 P 130294 ; RM ; CGC ; P. Durand, La SNCF pendant la guerre, 1968.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

LEVANT Pierre

Né le 3 août 1909 à La Rochelle (Charente-Inférieure) Condamné à mort et fusillé le 27 octobre 1943 à Angers (Maine-et-Loire). Ajusteur-balancier au service Voie et Bâtiments de Nantes, Pierre (Marcel) Levant est entré aux Chemins de fer de l’État à Serquigny, dans l’Eure, le 16 novembre 1936, année également de son entrée au parti […]

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LEVANT Pierre

Né le 3 août 1909 à La Rochelle (Charente-Inférieure)
Condamné à mort et fusillé le 27 octobre 1943 à Angers (Maine-et-Loire).

Ajusteur-balancier au service Voie et Bâtiments de Nantes, Pierre (Marcel) Levant est entré aux Chemins de fer de l’État à Serquigny, dans l’Eure, le 16 novembre 1936, année également de son entrée au parti communiste. Muté le 1er juin 1939 à Nantes, il vit dans cette ville avec sa femme Germaine, née Brillet, et leurs deux enfants, Jeanne et Bernard.

Sollicité par un camarade de travail en février 1943, il rejoint le Front national, la résistance communiste. Ayant rencontré le responsable politique régional, Léon Renard alias « André », il se voit confier la reconstitution de la section de Nantes, démantelée par les arrestations. Sous le nom de « Marcel », il recrute des militants et diffuse les tracts et les journaux clandestins du Front national (L’Humanité, La Vie ouvrière). Il gère également les cotisations destinées à alimenter la caisse de secours de l’organisation.

Le 10 juillet 1943, vers 22 h 30, Pierre Levant tombe dans un guet-apens monté par la brigade spéciale d’Angers et la Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté], qui l’arrête au passage à niveau de Chantenay. « André » lui avait fixé rendez-vous ce soir-là afin de prendre contact avec le responsable FTP « Jean », Marcel Lerbret, en vue d’un acte de sabotage sur la voie ferrée Nantes-Couëron. Sont également arrêtés ses camarades Pierre Legendre, Marcel Lerbret, Roger Bécaud, Maurice Basset et Léon Renard, sur lequel les policiers découvrent d’importants documents dissimulés dans une chaussure.

Interrogé, « André » livre toute l’organisation et sera retourné par les Allemands. Une vingtaine d’hommes sont pris dans cette affaire. Pierre Levant est condamné à mort par le Feldkriegsgericht de la Feldkommandantur 518 de Nantes [tribunal militaire du commandement militaire de l’armée d’occupation] le 14 octobre 1943, avec Pierre Legendre et Marcel Lerbret, pour activité de franc-tireur.

Ils sont tous les trois fusillés le 27 octobre, à 8 heures, au champ de tir de Belle-Beille à Angers en compagnie d’autres résistants communistes : Robert Albert, Louis Coquet, Louis Choimet, Henri Deniaud, Henri Thomazic. Entre-temps, Jeanne, la fille de Pierre Levant, a été tuée au cours du bombardement du 16 septembre 1943.

Pierre Levant reçoit la mention « Mort pour la France » et le titre d’Interné résistant le 8 juin 1953.

Cédric Neveu, Carlos Fernandez

Photo : Pierre Levant. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SNCF, 118 LM 120/13 ; 118 LM 001/2 ; D00265136 ;SHD DAVCC, 21 P 563282, 20 P 615 ; RM ; CGC ; DBMOF ; C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty et D. Leneveu (dir.), Les Fusillés, 2015

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

LE FOL Maurice

Né le 12 février 1899 à Gond-Pontouvre (Charente) Condamné à mort et fusillé le 4 juillet 1944 à Biard (Vienne). Ouvrier ajusteur, Maurice (Robert) Le Fol postule au chemin de fer en mars 1924. Sa candidature ayant été retenue, on le maintient dans le même emploi au dépôt de la Traction à Angoulême. Deux ans […]

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LE FOL Maurice

Né le 12 février 1899 à Gond-Pontouvre (Charente)
Condamné à mort et fusillé le 4 juillet 1944 à Biard (Vienne).

Ouvrier ajusteur, Maurice (Robert) Le Fol postule au chemin de fer en mars 1924. Sa candidature ayant été retenue, on le maintient dans le même emploi au dépôt de la Traction à Angoulême. Deux ans plus tôt, il a épousé Émilienne Pagis – elle décède en juillet 1939 alors que leur fils André est âgé de 16 ans. Affecté à Nantes en octobre 1928, nommé élève mécanicien en janvier 1931, Maurice Le Fol déménage à Saint-Nazaire pour prendre ses nouvelles fonctions de mécanicien de route [conducteur de train de grandes lignes]. Il revient à Nantes en juin 1936 et exerce au dépôt de Nantes-Sainte-Anne puis de Nantes-Blottereau (octobre 1938). Ce qu’on sait de ses engagements politiques tient en peu d’éléments, cependant avérés. En octobre 1922, il préside la séance au cours d’une réunion publique organisée par les fédérations confédérées et unitaires des cheminots à la Bourse du travail à Nantes. Les années suivantes, il milite à la CGTU et au parti communiste.

Il est donc connu de la police, situation fâcheuse alors que la dissolution des organisations communistes a été décrétée le 26 septembre 1939, suite à la signature du pacte germano-soviétique. Aussi Maurice Le Fol fait-il l’objet d’une étroite surveillance : la première perquisition de son domicile, le 7 décembre 1940, en est la preuve. Les policiers cherchent des traces de son éventuelle activité clandestine de militant. Berthelot, le secrétaire d’État aux transports et aux communications, s’inquiète aussi de la possible résurgence de l’activité communiste ; le 3 juillet 1941, il prescrit aux dirigeants de la SNCF de signaler les « agitateurs ». Le 10 juillet, le directeur de l’entreprise répercute les instructions auprès des directeurs d’Exploitation, les priant de bien vouloir « prendre les mesures nécessaires pour que les agents susceptibles de propager les théories communistes soient activement recherchés » et de faire recenser les agents suspects puis de les signaler au préfet.

Le 8 septembre 1941, les chefs des dépôts de Nantes-Mauves et de Nantes-Sainte-Anne adressent une liste de 12 noms au préfet, dont celui de Maurice Le Fol. L’enquête ne traîne pas. Le 20 septembre, un rapport de police indique : « Au début de cette année, Le Fol s’est livré à une propagande active au sujet des gens emprisonnés […]. Il raconte également que son fils, qui est à l’école Livet, fait toujours partie des Jeunesses communistes. Cet individu était déjà surveillé par mes services ».

Après l’invasion de l’URSS le 22 juin 1941, les communistes constituent un vivier tout désigné pour l’occupant dans sa pratique de la « politique des otages ». Selon la SNCF, Maurice Le Fol est incarcéré par les autorités allemandes le 22 ou 23 octobre 1941, « à l’occasion des démarches qu’il tentait pour faire libérer son fils précédemment arrêté. L’arrestation de M. Le Fol a été maintenue en raison de son activité politique antérieure (militant du parti SFIO [sic]) ». Toutefois, Maurice Le Fol est libéré de la maison d’arrêt de Nantes en décembre. D’après André Le Fol, membre du Front patriotique des étudiants, son père rejoint le Front national début 1943 avant de passer aux FTP en novembre. Le dossier de procédure de la justice militaire allemande indique qu’il organise la Résistance parmi les cheminots de Nantes en octobre 1943.

Son activité est multiple : rédaction, transport, distribution de tracts et de journaux clandestins (L’Humanité et L’Ouvrier syndical), fabrication de fausses pièces d’identité, recherche d’hébergement pour des clandestins. Se sentant repéré, Maurice Le Fol quitte son logis de la rue Stephenson à Nantes et son emploi pour se réfugier dans la clandestinité début février 1944 et se consacrer totalement à sa nouvelle mission sous le pseudonyme « Émile » : on vient de le nommer responsable politique des Deux-Sèvres, « commissaire aux effectifs » dans la terminologie FTP. Filé, dénoncé ou victime des aveux extorqués à un camarade, Maurice Le Fol est arrêté le 30 avril 1944 à Niort (Deux-Sèvres) par la brigade mobile de Poitiers au cours d’un rendez-vous avec son agent de liaison. Il est trouvé porteur d’un pistolet 7,65 mm et de tracts. Incarcéré à la prison de la Pierre-Levée à Poitiers (Vienne), il est remis aux autorités allemandes.

Le 23 juin 1944, il comparaît avec quatre résistants communistes devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 677 de cette ville [commandement militaire de l’armée d’occupation], qui le condamne à mort pour intelligence avec l’ennemi et détention d’armes prohibées (Feindbegüngstigung und verbotenen Waffenbesitzes). Le 29 juin, le commandant militaire en France (MBF) confirme le jugement et le rend exécutoire, rejette tout pourvoi en grâce et ordonne la publicité de la sentence. Avant son exécution, le 4 juillet à 18 h 30 au camp de Biard, Maurice Le Fol a pu griffonner ce court billet : « à monsieur Le Fol Joseph, 16, rue Stephenson, Nantes. Je meurs en Français, le 4 juillet 1944, que mon fils vive et soit fier de son père. Je vous embrasse tous une dernière fois. Signé : Le Fol Maurice. » Son fils André a été arrêté en avril 1943 ; il survivra à la déportation à Buchenwald.

Maurice Le Fol obtient le titre d’Interné résistant le 18 août 1958.

Stéphane Robine

Photo : Maurice Le Fol. Archives familiales. Association Rail et Mémoire.

Sources : SNCF, 118 LM 109/2 ; 118 LM 120/1 ; 2001/001/ATDIV/612/37 ; SHD DAVCC, 21 P 474757 ; SHD, 28 P 8/55/35 ; AD Loire-Atlantique, 1 M 604 et 606, 1623 W 51 et 115, 1668 W 17 (transmis par Carlos Fernandez) ; RM ; CGC ; Guy Krivopissko (dir.), La Vie à en mourir, 2003 ; C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty et D. Leneveu (dir.), Les Fusillés, 2015

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).

Mémoire

HEVIN Marcel

Né le 11 octobre 1906 à Nantes (Loire-Inférieure) Fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine). Marcel (Henri, Eugène) Hévin débute sa carrière aux chemins de fer en octobre 1924, comme mineur à la Compagnie du Paris-Orléans. En mai 1925, il devient mineur dessinateur-calqueur. Rentré dans ses foyers au terme de […]

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HÉVIN Marcel

Né le 11 octobre 1906 à Nantes (Loire-Inférieure)
Fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien à Suresnes (Seine).

Marcel (Henri, Eugène) Hévin débute sa carrière aux chemins de fer en octobre 1924, comme mineur à la Compagnie du Paris-Orléans. En mai 1925, il devient mineur dessinateur-calqueur. Rentré dans ses foyers au terme de son service militaire (novembre 1926-juin 1929), il retrouve son emploi à la compagnie avant d’être nommé dessinateur-projeteur en octobre 1936, au service de la Voie et des Bâtiments à Nantes. Deux ans plus tôt, il a épousé à Nantes Simone Poirier, qui donnera naissance à deux garçons, Jacques et Daniel. La famille habite boulevard Gabriel-Lauriol.

Dès l’automne 1940, Marcel Hévin entreprend de résister à l’occupant allemand, en rassemblant des jeunes de son quartier et en assistant certains d’entre eux dans leur tentative de rejoindre la France libre. Avec d’autres, il est présent lors de la manifestation patriotique du 11 novembre 1940 et se rend au cimetière nantais de La Gaudinière pour fleurir les tombes des soldats britanniques. L’action déployée par Marcel Hévin dans le domaine du renseignement est tout aussi précoce ; il réussit à photographier la base aérienne de Château-Bougon et collecte des informations sur les mouvements de troupes, qui parviennent ensuite au réseau Confrérie Notre-Dame du colonel Rémy.

C’est dans le domaine de l’évasion des militaires britanniques que Marcel Hévin concentre ses efforts. En août 1941, il aide à faire évader un rescapé du corps expéditionnaire britannique, le soldat Ralph Goldney qui, blessé, était encore hospitalisé à Nantes. Il l’héberge quelques jours avant son exfiltration réussie en zone libre le 10 octobre 1941. Au total, Marcel Hévin devait participer au sauvetage et au camouflage de cinq Britanniques, dont deux aviateurs recueillis à Lanvallon. C’est pourquoi ses services dans la Résistance furent homologués au titre du réseau Shelburn à compter d’octobre 1940 et que le titre d’Interné résistant lui a été attribué le 12 mai 1953.

Mais l’Abwehr semble déjà bien informée, par l’intermédiaire d’un de ses agents, André Barrault (jugé et exécuté en 1945), qui est parvenu à infiltrer le groupe Veper, lequel agit de concert avec le groupe Hévin, dit « Pat ». Le 25 avril 1941, la GFP [Geheimfeldpolizei police secrète de campagne] arrête Marcel Hévin à son travail et l’enferme à la prison Lafayette de Nantes avant de le transférer le 1er octobre à Romainville. Les services allemands ayant décidé de ne pas le juger, il y est placé en détention administrative.

Mais, le 20 octobre, le Feldkommandant Hotz de Nantes est abattu par un groupe armé communiste. En représailles, Hitler demande l’exécution de dizaines d’otages. Il faut rapidement établir une liste, sur laquelle figure le nom de Marcel Hévin. Le 22 octobre, à 14 h 30, celui-ci est remis au lieutenant Forster pour être exécuté au Mont-Valérien.

Marcel Hévin est inhumé au cimetière d’Ivry-sur-Seine ; il repose aujourd’hui au cimetière de la Miséricorde à Nantes. Dans cette ville, son souvenir est perpétué grâce à deux plaques commémoratives apposées à la gare.

Stéphane Robine, Thomas Fontaine

Photo : Marcel Hévin lors de son mariage. Archives familiales.

Sources : SNCF, 00118 LM 110/2 ; SNCF, 2001/001/ATDIV/271/45 ; SNCF, 2008/024/ÉTAT/655/3 ;SHD DAVCC, 21 P 463236 ; National archives Kew, WO 208/3309 ; AD Loire-Atlantique, 27 J 50 ;RM ; CGC ; DBMOF ; C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty et D. Leneveu (dir.), Les Fusillés, 2015.

Extrait de l’ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial (Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).