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Mémoire

La Libération commémorée en gare cet été

Le 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire sera célébré en France en 2024 et 2025. La SNCF est mécène de la Mission Libération, chargée par le gouvernement d’organiser ce cycle commémoratif, et a souhaité s’y associer en proposant plusieurs événements. Ainsi, voyageurs et visiteurs pourront découvrir dès […]

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Le 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire sera célébré en France en 2024 et 2025. La SNCF est mécène de la Mission Libération, chargée par le gouvernement d’organiser ce cycle commémoratif, et a souhaité s’y associer en proposant plusieurs événements. Ainsi, voyageurs et visiteurs pourront découvrir dès le mois de juin 2024 en gares de Paris Montparnasse, de Caen et de Bayeux plusieurs expositions.

Le programme des commémorations de l’année 2024 comprend les deux débarquements de Normandie et de Provence, les libérations de Paris et de Strasbourg, l’engagement de la Résistance française dans les combats, ainsi que la Reconstruction de la France et son retour dans le concert des Nations. Aux côtés de la Mission Libération, la SNCF s’engage auprès des vétérans et de la jeunesse avec la double responsabilité d’honorer et de transmettre la mémoire de ces événements.

Engagée depuis plus de trente ans dans un travail de mémoire, la SNCF souhaite apporter sa contribution à la transmission et à l’enseignement de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale aux nouvelles générations, en ouvrant ses archives, qui sont en ligne depuis 2012, en soutenant la recherche historique, en transmettant la mémoire des victimes de la Shoah et de la répression menée par les nazis et le gouvernement de Vichy et en honorant celle des cheminots résistants. C’est pourquoi l’entreprise s’engage tout au long du cycle commémoratif et s’attache particulièrement en 2024 à rendre hommage à l’engagement des cheminots au sein de la Résistance et à leur participation aux combats de la Libération.

Du 15 mai au 30 août, la gare de Paris Montparnasse présente deux expositions dans le hall 2 Pasteur. « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris » est le fruit d’un partenariat entre SNCF Gares & Connexions et le musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, (Paris-Musées). Une belle occasion de retracer et de redécouvrir les grands jalons de cet événement historique qui marque encore aujourd’hui les mémoires et les imaginaires.

Une deuxième exposition, « Cheminots dans la Résistance », met en lumière les modes d’action des cheminots et cheminotes confrontés à la guerre puis à l’occupation sous la double tutelle de l’occupant et de Vichy jusqu’à la Libération. Bénéficiant d’une plus grande liberté de circulation que le reste de la population et d’un poste d’observation exceptionnel qui leur permettait de récolter des renseignements essentiels, à une époque où le chemin de fer représente plus que jamais un enjeu stratégique crucial, et, certains ont fait le choix de résister et l’ont souvent payé de leur vie.

La gare de Caen et la gare de Bayeux accueilleront quant à elles les participants aux commémorations internationales du 6 juin avec une exposition mémorielle sur le 80e anniversaire du Débarquement et de la Bataille de Normandie.

Gare de Caen – Robert Delassalle

La SNCF ouvre également du 26 mai au 6 juillet une exposition à son siège de Saint-Denis. Revenant sur l’image contrastée, et finalement mal connue, des cheminots pendant la Deuxième Guerre mondiale, elle s’attachera à retracer la vie quotidienne et la vie au travail des agents de la SNCF et de leurs familles, préoccupés par le ravitaillement, surveillés par les cheminots allemands, et exposés particulièrement aux bombardements. Partant de la création de la SNCF et de la Drôle de Guerre pour évoquer les combats de 1940 et l’Exode, l’exposition fera un gros plan sur la Libération : la mise en application du plan de sabotages des voies élaboré par la France libre, la participation des cheminots aux combats, le prix payé lors des massacres du printemps et de l’été 1944 puis la reconstruction. Enfin, elle évoquera la construction des mémoires de la guerre, édifiées sur la figure d’une entreprise SNCF unanimement résistante, auxquelles a succédé le travail de mémoire de l’entreprise qui fait une large place à la recherche scientifique, en particulier à l’étude des parcours des individus, et à la mémoire de la Shoah. De nombreux témoignages enregistrés et une importante documentation, rassemblés par Rails & Histoire (l’association pour l’histoire des chemins de fer), ainsi que des documents des archives de l’entreprise permettent à chacun de se rapprocher des cheminots des années 1940.

L’essentiel :

  • « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris » ; « Cheminots dans la Résistance » ; Gare Paris-Montparnasse, Hall 2 Pasteur ; 15 mai – 30 août 2024.
  • Gare de Caen ; Gare de Bayeux : mai – juin 2024
  • “La vie quotidienne des cheminots” ; Siège SNCF, Campus Etoiles, 2 place aux Etoiles, 93200 Saint-Denis ; 26 mai – 6 juillet 2024. Vous pouvez dès à présent, écouter les témoignages enregistrés de plusieurs dizaines de cheminotes et cheminots sur leur vie quotidienne et leurs engagements pendant la guerre.

 

Pour découvrir le parcours d’une assistante sociale à la SNCF pendant la Deuxième Guerre Mondiale, vous pouvez également lire notre article sur Madeleine Verly.

Pour en savoir plus sur les cheminots résistants de Nantes, c’est par ici.

 

Mémoire

Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante

À l’occasion des expositions « Cheminots dans la Résistance » et « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris », à voir gare Montparnasse du 15 mai au 30 août 2024, retour sur l’histoire engagée de Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante. Madeleine Verly est née en 1897 dans le Calvados, à Feuguerolles-sur-Seulles. Elle […]

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À l’occasion des expositions « Cheminots dans la Résistance » et « 1944-2024 : 80 ans de la Libération de Paris », à voir gare Montparnasse du 15 mai au 30 août 2024, retour sur l’histoire engagée de Madeleine Verly, assistante sociale à la SNCF et résistante.

Madeleine Verly est née en 1897 dans le Calvados, à Feuguerolles-sur-Seulles. Elle rejoint le service social du réseau de l’État en Basse-Normandie en 1931 après des études d’infirmière et de visiteuse sociale. Créé en 1922, le titre de visiteuse d’hygiène est fusionné avec celui d’assistante sociale en 1938. Les infirmières-visiteuses d’hygiène sont à l’époque en première ligne dans la lutte contre les fléaux sociaux, en particulier la tuberculose et le manque d’hygiène infantile. Madeleine Verly rejoint donc le service social de la gare de Caen, où travaille déjà une autre assistante arrivée quelques mois plus tôt, Lucienne Kaffin.  

 

Photographie de Madeleine Verly, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89.

En 1940, la Normandie est occupée. Madeleine Verly a 43 ans et exerce son métier d’assistante sociale auprès des cheminots en gare de Caen. Elle choisit très vite de s’engager dans la résistance et intègre rapidement un réseau de renseignement sous le pseudonyme de Valentine. Dans un témoignage conservé au Mémorial de Caen elle évoque son patriotisme comme l’élément déclencheur de son engagement. Son métier et son brassard SNCF lui permettent de se déplacer dans la Manche et le Calvados et de se renseigner sur l’état des forces allemandes, en vue du débarquement allié qui intervient le 6 juin 1944.  

Madeleine Verly fait partie du réseau franco-polonais F2, de Résistance Fer (NAP Fer) puis du réseau Sanson. Rattachée aux Forces françaises combattantes, dirigées depuis Londres, elle est aussi en lien avec le chef de gare de Caen, Albert Augé, qui s’appuie sur plus de 2 000 cheminots du dépôt de locomotives, actifs dans la Résistance locale et dans les sabotages du matériel ferroviaire. Elle mène des missions d’information et de coordination. En lien avec un ouvrier de l’arsenal qui lui fournit l’état des stocks d’hydrocarbures et les mouvements des navires ennemis, elle fournit des plans et renseignements hebdomadaires sur les activités du port et de l’arsenal de Cherbourg ainsi que sur la défense côtière de toute la Manche. Elle fournit également des papiers à des réfractaires du Service du travail obligatoire, organise des caches pour certains, transmet des messages aux résistants emprisonnés à Caen et participe à la distribution de la presse clandestine. 

Carte d’adhérente à Résistance Fer de Madeleine Verly, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89

Dès la fin de l’été 1942, Madeleine Verly s’engage dans des missions plus risquées : communiquer aux Anglais les horaires du train de Rommel, commandant des forces allemandes, ou encore récupérer les plans du radar de Barneville qui régissait le trafic maritime de Brest, ce qui aurait contribué à la destruction du cuirassé allemand le Tirpitz, le 12 novembre 1944. Elle participe également à des sabotages comme celui d’un tunnel près de Honfleur.  

 Parallèlement à son rôle dans les réseaux clandestins, elle continue à exercer son métier et, dès la fin 1943, assure clandestinement la mission de service social auprès des familles de résistants arrêtés. En 1944, elle crée le Comité des œuvres sociales de la Résistance (COSOR) pour le Calvados qui vient en aide aux familles des résistants incarcérés, fusillés ou déportés.  

Lucienne Kaffin, dont Madeleine Verly est l’adjointe, poursuit de son côté son travail d’assistante sociale, et notamment son action en faveur des enfants des prisonniers et déportés.

Après le Débarquement, la bataille de Normandie plonge la population civile au cœur des combats et des bombardements. La maison de Lucienne Kaffin est détruite lors des premiers bombardements de juin 1944. Elle choisit malgré tout, comme Madeleine Verly, de rester à son poste “quoi qu’il arrive”, pour soutenir et visiter les familles des victimes. Cet épisode est retracé par Lucienne Kaffin dans son “Rapport de la bataille de Caen”, où elle décrit minutieusement bombardements, combats, destructions, morts et blessés et leurs actions de secours. Elle mentionne aussi l’engagement de Madeleine Verly dans la résistance et leur travail commun au sein du service social. 

 

L’Entr’aide Cheminote, n°10 (janvier-février 1946), Archives de la SNCF – SARDO, centre des archives historiques du Mans,  VDR 145

À la Libération, Madeleine Verly poursuit au grand jour son engagement dans le COSOR et, en 1945, elle est une des premières adhérentes de l’Association nationale des Assistantes sociales (Anas). Le 30 mars 1945, elle est citée à l’ordre du régiment par le général de Gaulle, et décrite comme “une jeune femme d’un courage et d’un dévouement exemplaires qui fournit des renseignements très précieux sur les défenses d’une portion d’un secteur côtier”. 

 

Carte de lieutenant des FFI de Madeleine Verly reconnaissant son action, Archives départementales du Calvados, Fonds Madeleine Verly, 6J/89.

En décembre 2023, la ville de Caen choisit de rebaptiser plusieurs rues afin de commencer à féminiser l’espace public. Une allée piétonne du quartier Sainte-Thérèse est ainsi rebaptisée Madeleine Verly, avec la volonté d’honorer le parcours de cette femme qui s’est illustrée dans la résistance à Caen où elle est morte en 1995.

Remerciements à Laurent Thévenet, historien, auteur de la biographie de M. Verly, et à Adèle Delaune, Archives départementales du Calvados

Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Trains

Orient Express fête ses 140 ans à la Villa Médicis à Rome

L’Orient-Express fête ses 140 ans à la Villa Médicis à Rome, au travers de l’exposition ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne.

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Surnommé « le roi des trains, le train des rois », l’Orient-Express constitue un véritable héritage de l’art du voyage ferroviaire. Inspirant de nombreuses œuvres et imaginaires communs, c’est à la Villa Médicis, l’Académie de France à Rome, que sont célébrés ses 140 ans d’existence au travers de l’exposition ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne.

Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Étiquette à bagages du trajet Paris-Rome-Express par la Compagnie internationale des wagons-lits
Années 1920-1930
© Fonds de dotation Orient Express

La richesse des archives de l’Orient-Express

Le train mythique est né en 1883, pour relier Paris à l’ancienne Constantinople, devenue Istanbul : c’est le premier train de luxe international de la Compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) à voir le jour.

C’est à partir de 1938 que la SNCF nouvellement créée prend le relais des compagnies privées qui l’ont précédée pour assurer la traction du célèbre train. Acteur engagé pour la conservation, la transmission et la valorisation du patrimoine des chemins de fer, la SNCF entretient une histoire de longue date avec l’Orient-Express.

Vue de l'exposition Orient-Express & Cie. Itinéraire d'un mythe moderne, à la Villa Médicis
Vue de l’exposition Orient-Express & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne, à la Villa Médicis
Ph. © Daniele Molajoli

Les commissaires de l’exposition d’ORIENT-EXPRESS & Cie. Itinéraire d’un mythe moderne, Arthur Mettetal et Eva Gravayat présentent une sélection de plus de 200 pièces d’archives, publicités, photographies, films et archives sonores issues du fonds de dotation Orient Express. Ce dernier, créé à l’initiative de la SNCF et de la société Orient Express, est le dépositaire des archives d’entreprise de l’ancienne Compagnie internationale des wagons-lits ainsi que d’un riche ensemble d’objets historiques.

À travers les épreuves photographiques, plans, cartes, dessins techniques ou encore affiches publicitaires d’époque, le visiteur découvre le savoir-faire d’un impressionnant réseau d’ateliers et de services (blanchisseurs, ébénistes, chaudronniers, etc.) qui soutiennent le quotidien du train de luxe.

Patrimoine et création contemporaine

Des artistes contemporains viennent également nourrir l’exposition et enrichir le patrimoine de l’Orient-Express de leur vision du train et du voyage.

Le visiteur parcourt le trajet historique du train entre Paris, Vienne et Budapest, transporté à bord d’un film de trois minutes et d’une édition sous forme de journal par la photographe et réalisatrice Sarah Moon.

Sarah Moon, Paris Gare de Lyon
© Sarah Moon
Paris Gare de Lyon
2022

Une commande littéraire à l’écrivain Mathias Enard, ancien pensionnaire de la Villa et spécialiste de l’Orient, complète la programmation avec des pièces sonores réalisées avec France Culture.

Embarquez à bord de l’Orient-Express avec Mathias Enard

L’exposition, jusqu’au 21 mai 2023, s’intègre ainsi dans une dynamique patrimoniale en constante évolution. 

En savoir plus sur les trains du patrimoine SNCF